Mort de Nahel : une marche blanche sous tension suivie d’une soirée agitée

Trois personnes ont été interpellées à la suite de l'incendie d'une agence bancaire du Crédit Mutuel, à Nanterre, ce jeudi soir, selon BFMTV. La BRI est toujours mobilisée dans les rues de la préfecture des Hauts-de-Seine.

Selon nos informations, à Marseille, environ 400 personnes, dont une majorité de jeunes, voire très jeunes mineurs, se sont rassemblés devant la préfecture avant de partir en déambulation sauvage dans le centre-ville, de façon très désorganisée.
Ils ont dégradé une vitrine rue Saint-Ferréol et brûlé plusieurs poubelles. Les dégradations sont à relativiser, puisque hormis cette vitrine brisée, il s'agit surtout de poubelles brulées. Aucune émeute n'est en cours, malgré le contenu relayé sur les réseaux sociaux.

Plusieurs unités de forces mobiles sont intervenues pour les disperser : on dénombre 3 interpellations à ce stade, toujours selon nos constatations.

Plusieurs dégradations ont été constatées au Grand Mirail, à Toulouse, dans le quartier de la Faourette : une voiture a été renversée et des poubelles ont été incendiées. Les forces de l'ordre interviennent sur place.

De fortes tensions ont été rapportées dans la ville de Nanterre, où les forces de l'ordre et les pompiers sont d'ores et déjà sollicités. La terrasse d'un établissement a notamment été réduite en cendres, et le monument à la Déportation et à la Résistance a été vandalisé.

La BRI, mobilisée en début de soirée dans la préfecture des Hauts-de-Seine, est en pleine intervention.

Des véhicules du RAID, ont été aperçus dans les rues de Lille ce jeudi soir. L'unité d'élite de la police nationale française fait partie des renforts déployés sur le territoire cette nuit, afin d'intervenir si les émeutes dégénèrent.

Malgré une courte accalmie à la suite des débordements du cortège de la marche blanche pour Nahel, les pompiers et les forces de l'ordre sont à nouveau sur le qui-vive à Nanterre (Hauts-de-Seine), où une agence du Crédit Mutuel a été pillée et incendiée.

Au micro de RTL ce jeudi soir, le maire de Compiègne, Philippe Marini, a expliqué l'instauration d'un couvre-feu dans sa commune. L'édile défend une "mesure de prévention et de protection", proportionnée selon lui car adaptée aux "périodes où on sait que l'ambiance va être chaude".

Cette mesure de protection "des mineurs et des familles", "consiste à dire 'vous êtes responsables de vos enfants, il peut y avoir des risques dans l'espace public", a ajouté Philippe Marini.

Le journal RTL

Le journal RTL de 21h du 29 juin 2023

29/06/2023 à 21:10 — 03m10s

Malgré de premiers débordements, constatés en début de soirée à La Défense (Hauts-de-Seine), près de Nanterre, en marge de la marche blanche organisée cet après-midi en hommage à Nahel, le concert du groupe Maroon 5 à Paris La Défense Arena a été maintenu.

L'accueil du public est néanmoins très perturbé, en témoignent les plaintes de fans qui affluent sur Twitter.

En plus de Clamart, commune des Hauts-de-Seine, plusieurs villes ont mis en place un couvre-feu ce jeudi soir, en prévision de nouvelles dégradations. La mairie de Compiègne, dans l'Oise, a également imposé un couvre-feu de 22h00 à 6h00 jusqu'à lundi matin pour les mineurs de moins de 16 ans non accompagnés d'un parent ou représentant légal, a indiqué son service de presse à l'AFP.
À Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), où sept véhicules de la police municipale ont été détruits par les flammes, le maire Zartoshte Bakhtiari (SE) a décidé de mettre en place un couvre-feu partiel sur trois quartiers de la ville : les Fauvettes, les Primevères et le secteur de la mairie.

Les autorités s'attendent à "une généralisation" des violences les "prochaines nuits" après la mort du jeune de 17 ans, relaie l'AFP d'après une note émise ce jeudi par les renseignements et citée par une source policière.

En marge des premiers débordements relevés à Nanterre et La Défense ce jeudi soir, le député LFI Louis Boyard s'est exprimé sur BFMTV au sujet de la marche blanche organisée ce jeudi à Nanterre pour Nahel. "Tout ce que demandent les personnes qui ont participé à cette marche, c'est la dignité et la justice", a-t-il assuré.

Et d'ajouter, à propos des émeutes de mercredi soir "J'entends parler d'émeutes. Ce n'est pas le bon mot, ce ne sont pas des émeutes, ce sont des révoltes, c'est politique".

La présidente des députés LFI Mathilde Panot a appelé à abroger la législation en vigueur sur l'usage des armes par les policiers et gendarmes.

"Le groupe parlementaire de la France Insoumise-Nupes dépose une proposition de loi pour abroger la version de l'article 435-1 issu de la loi Cazeneuve créant un permis de tuer", a annoncé la députée du Val-de-Marne sur Twitter.

Dan un entretien au média Blast, Mounia, la mère de Nahel, a pris la parole. "Nahel était mon fils, un garçon de 17 ans, respectueux, gentil, un amour, serviable. C'était mon bébé d'amour, il était câlin avec moi. (...) On a enlevé ma vie, on a enlevé mon cœur. Ils m'ont tué, il me manque, vous ne pouvez pas savoir comment c'est dur. C'est une souffrance", a-t-elle témoigné.

Mort de Nahel : un garçon "gentil, serviable et respectueux", décrivent ses proches

Gérald Darmanin a annoncé la mobilisation de 40.000 policiers et gendarmes, dès ce soir, partout en France. Qui sont-ils et quel est le dispositif ?

L'avocat du policier mis en examen l'assure : le tir était légitime. Au micro de RTL, maitre Laurent-Franck Liénard prend la parole pour la première fois.


"On n'éteint pas le feu en mettant les policiers en prison", a-t-il déclaré.


"Il a été placé en détention provisoire, notamment pour du fait du trouble à l'ordre public présenté par ces faits et pour sa propre sécurité, explique le conseil. Ce sont les motifs qui ont été retenus par les magistrats. [Il vit ça] extrêmement mal. C'est un policier. Il a consacré sa vie entière à faire appliquer la loi et à protéger les gens. Il a dû appliquer un tir dans le cadre de son travail, qui est une décision extrêmement difficile. Et maintenant, il part en détention. Il part en prison", a-t-il déclaré.

Suivez l'édition spéciale de "RTL Soir" dès maintenant. Faut-il craindre un nouvel embrasement après la mort de Nahel ?

Des tensions sont toujours en cours dans le secteur du tribunal de Nanterre. Tribunal où était entendu le policier, auteur du coup de feu. Il a été mis en examen et incarcéré.
Dans ce contexte, 40.000 policiers sont mobilisés sur tout le territoire pour éviter une nouvelle soirée de violences. Des dizaines et dizaines de villes ont été touchées hier par des incidents.

La Brigade de recherche et d'intervention (BRI), unité dédiée aux interventions difficiles, a été envoyée à Nanterre où des violences sont en cours..
Cette unité, qui n'est pas destinée aux opérations de maintien de l'ordre, a été envoyée vers 17h30 sur place, a indiqué une source policière à l'AFP. "Le GIGN et le Raid se tiennent prêts à intervenir", si besoin, a ajouté cette source.

Les consignes du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sont "grande fermeté et interpellations dès que c'est possible", a indiqué l'entourage du ministre.

Le policier auteur du tir mortel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, a annoncé le parquet de Nanterre.

Selon des informations de BFMTV, confirmées par RTL, tous les bus et tramways devront être au dépôt, ce jeudi 29 juin à 21 heures dans toute l'Île-de-France.

Concernant la RATP, 1.500 bus sont ainsi supprimés en soirée. Il est demandé aux franciliens d'anticiper leurs déplacements pour ce soir.

Selon une source policière, citée par l'AFP, la marche blanche en hommage à Nahel, tué à Nanterre par un policier, rassemblée plus de 6.000 personnes, dont "1.000 perturbateurs qui ont fait dégénérer la marche".

La marche blanche a subitement dégénéré lorsque l'important cortège est arrivé à proximité de la préfecture de Nanterre, où étaient positionnés à l'écart, dans quelques rues adjacentes, des pelotons de policiers.

Des provocations ont rapidement éclaté. Des petits groupes de jeunes vêtus de noir, le visage masqué, ont cassé le revêtement de la chaussée pour en faire des pavés et s'en servir comme projectiles. Certains étaient aussi munis de petites bouteilles d'essence.

Des feux ont été allumés. Pour l'instant, les émeutiers sont en petit groupe mais sont suffisamment nombreux pour perturber la manifestation.

Ils ont attaqués à plusieurs bâtiments publics, situés dans le quartier de la préfecture de Nanterre. Ce sont des bureaux, mais aussi des habitations avec des habitants désabusés, choqués et surtout étonnés.

Le journal RTL

Nanterre : des tensions éclatent lors de la marche blanche en hommage à Nahel

29/06/2023 à 16:28 — 01m53s

Valérie Pécresse a demandé l'interruption des transports en commun de surface à 21 heures, dans les quartiers touchés par les violences urbaines.
"Je recommanderais à la préfecture de police de les arrêter ce soir parce que je ne veux pas que, dans des quartiers où il y a eu des violences, on circule la nuit", a-t-elle déclaré. "Il y a des risques ce soir et cette nuit et je ne mettrai pas ni les conducteurs ni les voyageurs en risque, malgré les inconvénients que cela peut représenter pour la population", a justifié la présidente LR de l'autorité régionale des transports, qui est également à la tête du Conseil régional.

"Les décisions sur la circulation des transports seront prises par l'État, dans le cadre de la cellule interministérielle de crise, en fonction de l'évolution de la situation", a répondu à l'AFP un porte-parole du ministère des Transports.

Les avocats représentant la mère du jeune Nahel, Maîtres Yassine Bouzrou, Jennifer Cambla et Abdelmadjid Benamara, ont annoncé par le biais d'un communiqué le dépôt d'une plainte pour "meurtre", "complicité de "meurtre" et "faux en écriture aggravé" ce jeudi.

Les conseils souhaitent également le "dépaysement du dossier", "afin que des magistrats d'un autre tribunal puissent enquêter de manière objective, indépendante et impartiale", ont-ils écrit, en réaction à la décision du procureur de la République de Nanterre de ne pas tenir compte de la possibilité d'une "complicité d'homicide volontaire du second policier", et des "faux en écritures publiques" des premières déclarations du policier mis en cause.

Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières, est présente aux côtés de la mère de Nahel.

"Il faut que le monde entier voie (...) Quand on marche pour Nahel on marche pour tous ceux qui n'ont pas eu de caméra", a-t-elle déclaré au début de la marche.

Plusieurs centaines de personnes se sont élancées pour la marche blanche en mémoire de Nahel, tué par un policier ce mardi. La mère de l'adolescent est assise au-dessus d'un véhicule et domine la foule

Après les violentes émeutes qui ont éclaté partout en France suite à la mort de Nahel, certains élus à droite demandent que l'état d'urgence soit déclenché. Cette mesure avait été mise en œuvre lors des émeutes urbaines de 2005. "Je demande le déclenchement sans délai de l'état d'urgence partout où des incidents ont éclaté", a ainsi écrit le président des Républicains Éric Ciotti.

Eric Zemmour a, lui aussi, lancé cet appel : "Seule la fermeté pourra ramener l’ordre et la paix. Je réclame la mise en place de l’état d’urgence dès ce soir". Mais le gouvernement pour le moment balaie cette idée d'un revers de main.

Les deux policiers à moto ont voulu contrôler la voiture qui circulait à vive allure "sur une voie de bus" à Nanterre. Ils ont fait signe au conducteur de s'arrêter à un feu rouge, mais celui-ci a redémarré. La voiture "a poursuivi sa route" suivi par les deux motards, avant de se retrouver coincée dans les embouteillages.
Les deux policiers ont alors mis pied à terre et "crié au conducteur de s'arrêter" en se positionnant "sur le côté gauche" de la voiture, "l'un au niveau de la portière du conducteur, l'autre près de l'aile avant gauche", selon le procureur.

Lors de leurs auditions, ils ont déclaré "avoir tous deux sorti leurs armes" et les avoir "pointées sur le conducteur pour le dissuader de redémarrer", a-t-il indiqué. "Au moment où le véhicule a redémarré, le policier situé près de l'aile du véhicule a tiré une fois sur le conducteur", le touchant mortellement.

RTL Midi

MORT DE NAHEL - Le point sur l'enquête

29/06/2023 à 12:10 — 02m10s

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a dénoncé ceux qui "crachent sur la police et sur la justice", se rendant "complices moraux" des auteurs des violences commises en réaction à la mort de Nahel. "Tous ceux qui de façon irresponsable, et ils se reconnaîtront, crachent sur la police et sur la justice, sont aussi les complices moraux des exactions qui sont commises", a déclaré le ministre devant la presse à Asnières-sur-Seine, au lendemain d'une deuxième nuit d'émeutes urbaines.

Le policier auteur du tir mortel sur Nahel va être suspendu, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement à Mons-en-Baroeul (Nord) au lendemain d'une nuit de violences. "J'ai demandé au préfet de police de suspendre administrativement le policier", a déclaré le ministre.

Ce motard de 38 ans doit être présenté jeudi à un juge d'instruction en vue d'une possible mise en examen pour "homicide volontaire".

Un total de 40.000 policiers et gendarmes, dont 5.000 à Paris et en proche banlieue, seront mobilisés jeudi soir pour faire face aux éventuelles violences après la mort du jeune Nahel, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, depuis Mons-en-Baroeul.

C'est "quatre fois plus" que les effectifs déployés dans la nuit de mercredi à jeudi où "9.000" forces de l'ordre étaient engagées, dont 2.000 sur la "plaque parisienne", a-t-il ajouté.

RTL Événement

ÉMEUTES - "Une nuit apocalyptique", décrit le porte-parole d'un syndicat de police

29/06/2023 à 07:30 — 03m18s