Les nuits d'émeutes et de violences ont touché toute la France depuis la mort du jeune Nahel. Elles se sont déroulées notamment à la Verrière, dans les Yvelines, une petite commune de 6.000 habitants au sud-ouest de Paris. Des voitures ont été calcinées, des poubelles incendiées et des abribus saccagés. Deux écoles ont aussi été incendiées, forçant les enfants à se rendre dans les établissements voisins. RTL a rencontré les habitants du quartier du Bois de l’Étang, où les riverains se disent dépités face à l’ampleur des dégâts.
Au milieu des débris de verres qui jonchent le sol, des carcasses de voitures ou du bitume arraché et brûlé, Samir tente tant bien que mal de se frayer un chemin. "On est tous tristes pour le petit qui s'est fait tuer (Nahel), mais ce n'est pas la bonne réaction. On brûle là où on vit. Ce sont leurs petits frères et leurs petites sœurs qui vont dans l'école qui a brûlé. C'est dramatique pour les enfants, ils ne peuvent pas revenir à l'école. C'est très bête", se désole-t-il.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des individus cagoulés ont pris pour cible deux écoles. Ils ont pénétré dans l’enceinte et allumé quelques poubelles, avant que les flammes ne ravagent les bâtiments. Tout est parti en fumée comme les cahiers, les trousses et dessins, ne laissant qu’un tas de cendres. Maria tremble encore lorsqu’elle se remémore la scène. "J'étais dans mon appartement. C'est très dur, les enfants n'ont rien à voir avec ça. Que vont faire les mamans ?", se demande cette femme, qui confie n'avoir jamais eu aussi peur pour sa vie. "Ce n'est pas de notre faute, il ne faut pas attaquer les gens qui habitent ici. Des voitures ont brûlé aussi, ça ne se fait pas", poursuit Maria. C’était comme une guerre, confie-t-elle hors micro.
Plus loin, Madli est assise sur le perron de sa maison. Depuis 1987, elle habite à deux pâtés de maison de l’école. À l’époque, ses enfants y étaient scolarisés. "Je trouve ça inadmissible de s'en prendre à l'école, c'est une excuse. Je trouve ça abominable", dénonce-t-elle. Face au choc provoqué par ces dégâts, une cellule psychologique est mise en place pour accompagner les familles. Les quelque 200 élèves reprendront quant à eux le chemin de l’école ce lundi, mais pour la première fois dans deux autres établissements de la ville.
Le retour au travail risque aussi d’être compliqué pour les parents, et surtout quand cela est encore possible. Avec deux sacs sous le bras, Saïd ressort de l’épicerie de son quartier. Depuis vendredi, il n’a pas le choix que de se déplacer à pied. "Le camion de mon patron a brûlé, je ne vais pas pouvoir travailler pendant au moins 6 mois à cause d'eux. Le patron a deux camions et son troisième a brûlé, c'est une catastrophe pour moi", raconte-t-il, dépité. "Je comprends mais ce n'est pas une excuse pour faire ça. On a grandi ici, c'est la France qui nous aide. Ça sert à quoi de casser et de brûler", juge-t-il.
Ahmed, lui, profite de son seul jour de repos et d’un moment d’accalmie pour se balader avec ses amis pour constater l’ampleur des dégâts. Aucun abribus n’a résisté sous les coups des émeutiers. Sans voiture et maintenant sans bus, ce trentenaire n'a d'autre choix que de marcher pour aller au travail. "Je fais 45 minutes à pied parce qu'il n'y a plus de bus. On ne peut pas continuer comme ça, un camion à 300.000 euros a été brûlé la semaine dernière là où je travaille",
Et ça ne risque pas de se calmer de sitôt, glisse-t-il à la fin de la conversation. Comme beaucoup d’habitants du Bois de l’Étang, Ahmed redoute de nouveaux embrasements dans les prochaines nuits.
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