Le samedi 22 mars 1997 au matin, le policier Olivier Motte, chef de la brigade équestre de Mons, en Belgique, patrouille sur son cheval au sud de la ville. Le policier arpente la rue Emile Vandervelde, à l'endroit où elle borde la ligne de chemin de fer Paris-Bruxelles. Son attention est attirée par un gros chat roux qui, dans le talus, s'acharne sur ce qui paraît être un jouet en plastique.
Olivier
Motte finit par distinguer ce qui ressemble à une main blanche qui émerge d'un sac
poubelle noir. Une main ensanglantée, humaine. Le sac semble contenir d'autres restes de
la victime. Le commissariat de Mons est alerté. Le secteur est bouclé. Tout le monde va alors aller de surprise terrifiante en
surprise terrifiante...
Il n'y a pas finalement un seul sac poubelle
qui contient des restes humains, mais huit
au total, découverts sur une centaine de mètres. Ils ont été disséminés
de façon méthodique, tous parfaitement attachés pour
les rendre hermétiques. Le huitième sac a été lui suspendu dans les branchages
dans une mise en scène qui pourrait évoquer l'exposition d'un
trophée...
Les paquets contiennent des morceaux de bras, de buste, de jambes, qui appartiennent à trois personnes différentes, uniquement des femmes adultes. Elles ont toute été méthodiquement découpées comme on le ferait dans un laboratoire de boucherie. Les têtes sont cependant absentes...
Dimanche 23 mars 1997, un neuvième sac est découvert, renfermant un buste de femme, portant ainsi à quatre le nombre des victimes. Puis un dixième sac... Et cela ne s'arrête pas. Au total, cinq femmes tuées et 37 morceaux de corps toujours laissés à des endroits aux noms évocateurs. Les enquêteurs ne croient pas au hasard...
Pour Alessandra d'Angelo, invitée de L'heure du crime ce 25 janvier, si le tueur reste encore aujourd'hui introuvable, c'est en grande partie parce que les enquêteurs n'ont pas assez cherché à établir le profil de l'auteur de ces crimes. "On a profilé les victimes et pas suffisamment les indices que l'auteur a volontairement laissés", explique-t-elle.
L'avocate et ancienne journaliste d'investigation poursuit : "Un psychopathe a cette volonté d'être médiatisé, il avait ce double besoin de reconnaissance, affective avec les femmes qu'il tuait et médiatique. Le dépeçage est une forme de fétichisme. Je pense que cet homme devait être croyant, catholique, pratiquant, et si on avait suivi ce genre d'indices, on l'aurait peut-être ciblé plus vite".
Alessandra d'Angelo, ancienne avocate au barreau de Bruxelles et journaliste d’investigation
Liliane Schaûwen, écrivaine belge, auteur du livre Les grandes affaires criminelles de Belgique aux éditions De Borée
Ronald Dersin, photographe de presse pour l’édition Belge de Paris Match
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