ÉDITO - Affaire Bétharram : "Pourquoi on a attendu que les victimes aient plus de 50 ans pour commencer à les écouter ?", s'interroge Saporta

Dans son édito du 17 février, Isabelle Saporta revient sur l'affaire Bétharram dans laquelle le Premier ministre François Bayrou est accusé d'avoir menti à l'Assemblée nationale et de ne pas avoir suffisamment agi à l'époque.

François Bayrou a rencontré les victimes de l'établissement de Bétharram, le 15 février 2025

Crédit : Philippe Lopez / AFP

BÉTHARRAM - "Pourquoi on a attendu que les victimes aient plus de 50 ans pour les écouter ?"

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BÉTHARRAM - "Pourquoi on a attendu que les victimes aient plus de 50 ans pour les écouter ?"

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Il a attendu bien longtemps François Bayrou avant de s'intéresser aux 112 personnes ayant porté plainte pour violences, viols et agressions sexuelles de ce pensionnat de sinistre réputation.

Il a attendu bien longtemps notre Premier ministre avant d'écouter enfin ces victimes. Il l'a fait samedi 15 février, c'est bien. Mais ses explications pour le moins méandreuses n'éteindront pas la polémique. Et vous savez quoi ? Tout cela est secondaire.

Son sort, il est entre les mains des petits calculs électoraux des chefs de partis. Qui d'ailleurs, tout comme lui, n'ont jamais fait preuve d'un très grand courage pour en finir avec les violences faites aux enfants et lutter contre la pédocriminalité. La question est de savoir si notre Premier ministre a menti un peu beaucoup ou pas du tout dans cette affaire est une vraie question, mais elle est secondaire.

Le vrai sujet, c'est pourquoi on a attendu que les victimes de Bétharram aient plus de 50 ans pour commencer à les écouter. Le vrai sujet, c'est pourquoi on a laissé ces personnes pendant autant d'années porter seules ce fardeau. Le vrai sujet, c'est de ne plus jamais attendre 20, 30 ou 40 ans avant d'entendre les victimes d'aujourd'hui. C'est maintenant qu'il faut les écouter. Le vrai sujet, c'est comment on arrête aujourd'hui et sans attendre les coupables d'aujourd'hui.

Alors messieurs les politiques, quand vous serez lassés de vos querelles à l'Assemblée nationale, attaquez-vous sans attendre aux souffrances des enfants.

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