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VIDÉO - Drame de Millas : le conducteur du TER n’était pas aux commandes de son train

INFO M6-W9 - Mercredi 12 décembre, à 21 h, la chaîne W9 diffuse un document exclusif sur le drame de Millas. Parmi les révélations : le conducteur du train n'était pas aux commandes lors de la collision.

Une collision entre un car scolaire et un TER a fait 6 morts à Millas, le 14 décembre 2017
Une collision entre un car scolaire et un TER a fait 6 morts à Millas, le 14 décembre 2017
Crédit : RAYMOND ROIG / AFP
Millas : révélations sur les circonstances de l'accident mortel
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Lisa Brunet & Leia Hoarau

L'accident avait coûté la vie à six adolescents le 14 décembre 2017. Un autocar transportant 23 élèves du collège Christian-Bourquin avait percuté un TER à hauteur de Millas (Pyrénées-Orientales) vers 16 heures. Pour la première fois, près d’un an après cette tragédie, plusieurs éléments majeurs passés sous silence seront dévoilés ce mercredi à 21 heures dans le cadre de l'émission "Que s'est-il vraiment passé ?" sur W9.

Après des mois d’enquête, un rapport d’expertise judiciaire mettait en cause directement la conductrice du bus. "L'origine de cet accident provient d’un freinage tardif de la conductrice de l’autocar", déclaraient les experts dans ce rapport remis aux deux juges d’instruction, chargées du dossier

La conductrice, une femme de 48 ans, mise en examen pour "homicides involontaires et blessures involontaires par imprudence", a toujours affirmé que les barrières du passage à niveau étaient levées lorsqu'elle a traversé les voies. Une thèse réfutée par une expertise technique de la SNCF qui "n'identifiait aucun cas de dysfonctionnement". Le feu rouge marchait, le signal sonore aussi, selon ce document. Pourtant, toute la vérité ne semble pas avoir émergé de cette enquête.

L'arrêt d'urgence enclenché

Première révélation de choc, le conducteur du train n'était pas aux commandes du TER lors de la collision mais il s'agissait... de la stagiaire. Une femme âgée de 35 ans, ancienne contrôleuse en reconversion, qui devait encore obtenir deux modules pour compléter sa formation. 

Celle-ci indique dans sa déclaration d'accident de travail, un document interne de la SNCF que nous avons pu consulter, qu'elle conduisait le train au moment de l’accident : "Je circule avec le TER n°877660 à l'approche du PN 25. Arrêt d'urgence, plus collision violente inévitable malgré l'usage prolongé du sifflet, sentiment d'impuissance. Nombreuses victimes". Le conducteur, un homme de 54 ans, a confirmé ces allégations lors de son audition par la gendarmerie expliquant que sa collègue a provoqué l'arrêt d'urgence avant le choc.
 
Mais "Que s’est-il vraiment passé" pose une nouvelle question essentielle dans ce document que la justice semble avoir occulté : le conducteur du TER était-il vraiment dans la cabine auprès de la stagiaire ? 

C'était mon baptême

La conductrice-stagiaire du TER
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Le témoignage exclusif d'Éric, l’un des passagers, permet sérieusement d’en douter. "Le chauffeur du train est venu de l'arrière et à ce moment-là, la conductrice est sortie de l'avant. Il m'a même demandé si j'allais bien".

Selon ses déclarations, Éric est le premier à échanger avec la stagiaire qui sort paniquée de la cabine. L'employée de la SNCF lui explique qu'elle a percuté un autocar scolaire. "Je lui ai dit que c'était un massacre", se souvient Éric, "Elle n'était pas bien. Et c'est là qu'elle m’a dit : 'C'était mon baptême'". 

La stagiaire a-t-elle freiné suffisamment tôt, a-t-elle eu les bons réflexes ? "J'avais le bouton poussoir. C'est moi qui ai actionné ce freinage d'urgence. (…) Mon moniteur s'était positionné dans un sas et il est venu me chercher après l’impact", a-t-elle déclaré à la justice.

Quid du "vrai" chauffeur ?

De son côté, le chauffeur, interrogé par le juge le 6 février 2018 sur sa réaction lorsqu'il a compris que le choc était inévitable, a répondu : "J'ai cherché à me mettre à l'abri et à mettre à l'abri ma stagiaire qui, elle, n'avait pas quitté son poste. Quand je l'ai récupérée, l'impact avait déjà eu lieu". 

La réponse se révèle imprécise d'autant qu'il n'est pas demandé au conducteur où il se trouvait précisément dans le train. Plus tard lors de son audition, le conducteur explique "qu'avant ou durant le choc", il s'est mis derrière dans un couloir pour se protéger.

Face à toutes ces versions contradictoiresles familles des victimes demandent à ce que le conducteur et la stagiaire soient à nouveau entendus pour préciser le rôle de chacun dans ces instants qui ont précédé la catastrophe. Contactée à deux reprises, la SNCF n'a pas souhaité répondre à nos questions.

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