Double infanticide à Drouville : infirmiers, chien d'assistance... Les circonstances particulières du procès d'Ingride Van Der Kellen

Le 9 décembre 2024, à la cour d'appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle), s'ouvre le procès d'Ingride Van Der Kellen, une mère au cœur d'un double meurtre, celui de ses enfants. En février 2022, après une dispute qui se termine par un coup de marteau sur son compagnon Jean, la femme de 37 ans avait étouffé ses deux enfants, alors âgés de neuf mois et deux ans et demi, sur le siège passager de sa voiture.

Très vite, Ingride Van Der Kellen est placée en garde à vue à la gendarmerie de Lunéville (Meurthe-et-Moselle). La trentenaire est internée à l'hôpital-prison de Laxou, situé à une vingtaine de kilomètres de son domicile. Durant la procédure judiciaire, plusieurs experts psychiatres examinent Ingride Van Der Kellen, une femme abusée par son père lors de son enfance, et qui a déjà eu plusieurs tentatives de suicide à son actif.

"C'est très lourd", se souvient Me Sahra Amm, son avocate, au sujet du procès, deux ans et demi après les faits. Dans Les Voix du crime, elle revient sur le dispositif particulier qui a entouré sa cliente "de type abandonnique".

Les infirmiers ont dû médicamenter ma cliente qui ne pouvait vraiment plus subir la douleur nerveusement.

Me Sahra Amm

Lors du procès ouvert en décembre 2024, Me Amm est pour la première fois confrontée aux proches d'Ingride Van Der Kellen. Elle constate également que sa cliente est suivie par un dispositif, présent dans un but thérapeutique envers la principale accusée, souffrant de troubles psychologiques. "Il y avait ma cliente qui était présente avec des infirmiers en tenue blanche et l'administration pénitentiaire et le chien d'assistance judiciaire", raconte-t-elle.

À écouter aussi

L'heure du Crime

L'INTÉGRALE - Jérémy Rimbaud : la nuit du cannibale

02/08/2025 à 22:00 - 38m38s

L'avocate poursuit : "Les infirmiers faisaient un peu de babysitting en donnant de ci, de là, un bout de gâteau et des fruits. Ils ont également dû médicamenter ma cliente qui ne pouvait vraiment plus subir la douleur nerveusement. La présidente de la cour d'appel de Nancy a pris l'initiative, en se disant que ça libérerait sa parole, de prévoir éventuellement un chien pour l'accompagner", confie l'avocate du Barreau de Nancy", ajoute Me Amm.

Des infirmiers, un chien thérapeutique et des victimes qui souhaitent connaître les raisons qui ont poussé cette mère de famille a commettre le pire. "C'était une atmosphère particulière. Il n'y avait pas de retentissement émotionnel aussi fort", estime Me Amm. Au terme de cinq jours de procès, le 13 décembre 2014, le verdict tombe : Ingride Van Der Kellen est finalement condamnée à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 15 ans. 

 >> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.

Deux fois par mois, l'une de ces Voix du crime nous raconte son point de vue sur une affaire criminelle. Un podcast RTL.