Dominique Pelicot fait face à l'une des juges du pôle cold cases ce jeudi 30 janvier après-midi. L'ex-mari de Gisèle Pelicot, déjà condamné à 20 ans de prison pour avoir drogué et fait violer sa femme, a été entendu pour d'autres affaires plus anciennes.
L'affaire porte sur un meurtre et une tentative de viol dans les années 90 pour lesquels il a déjà été mis en examen. Ces crimes ont été joints dans la même procédure tant les similitudes sont frappantes. Il s'agit de deux femmes, agentes immobilières, agressées lors de visites d'appartement, et à chaque fois, avec utilisation d'éther pour tenter de les endormir.
L'une d'entre elles, Marion, a été agressée en 1999 à Villeparisis, en région parisienne. Elle est parvenue à s'échapper, miraculeusement. Une goutte de sang a été trouvée sur la scène de crime. Ainsi, une trace ADN incrimine Dominique Pelicot.
Après avoir nié sa présence sur les lieux, face à cette preuve scientifique, il a fini par reconnaître du bout des lèvres l'avoir rencontrée. Il assure toutefois avoir juste voulu parler à la jeune femme. Il nie en tout cas avoir tenté de la violer. Une confrontation a même déjà eu lieu sans qu'elle permette d'obtenir d'aveux de la part de l'ex-mari de Gisèle Pelicot.
Il n'y a pas eu d'aveux non plus pour le viol et le meurtre de l'autre agente immobilière. Dans le cas de Sophie Narm, retrouvée morte à Paris en 1991, les scellés ont été perdus, emportant toute chance de pouvoir comparer un ADN. Dominique Pelicot nie formellement jusqu'à présent son implication dans ce meurtre.
Ce jeudi après-midi, l'homme était devant les juges en charge de ces affaires. La magistrate a tenté d'obtenir des explications de Dominique Pelicot, voire plus. C'est ce qu'espèrent Marion et la famille de Sophie Narm.
La justice s'intéresse en outre à d'autres affaires et cherche à déterminer si Dominique Pelicot a pu faire d'autres victimes. Son arrestation en 2020, lorsqu'il filmait sous les jupes de femmes dans un supermarché, avait permis de découvrir les viols qu'il faisait subir à sa femme Gisèle Pelicot depuis des années.
Les magistrats s'intéressent à d'autres affaires, au mode opératoire similaire, des agressions sur des femmes lors de visites d’appartement. Une femme dit l'avoir reconnu et a été entendue par la police en décembre dernier. Elle a été agressée alors qu'elle avait douze ans, en 1995, à Paris, par un homme qui lui disait venir relever le compteur électrique. Il avait de l'éther sur lui. Dominique Pelicot n'a pas encore été interrogé sur ce témoignage.
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