Disparition d'Émile : où en est l'enquête ?

"À l'heure actuelle, je ne dispose d'aucun indice, d'aucune information, d'aucun élément qui puisse nous aider à comprendre cette disparition". Le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, a fait un point mardi sur les avancées dans les recherches du jeune Émile, 2 ans. Toujours aucune trace du garçon porté disparu depuis samedi alors qu'il était en vacances chez ses grands-parents.

Le procureur a également ajouté que, si Émile s'était perdu, son pronostic vital serait extrêmement engagé. Cette hypothèse semble donc être mise de côté par les enquêteurs qui poursuivent leurs recherches. À ce stade, les 30 bâtiments du hameau ont été intégralement fouillés et 25 habitants ont été entendus par les gendarmes. 

Au total, 12 hectares ont été scrutés quasiment centimètre par centimètre. Une unité de la Légion étrangère spécialisée dans la recherche de caches est allée jusqu'à fouiller les bottes de foin. Les habitants ont également pris part à une battue pendant deux jours. 

Les battues citoyennes n'ont rien donné, les autorités ont estimé que tous les endroits qui auraient pu se trouver sur le chemin du garçon avaient été fouillés. On est donc passé à l'étape des ratissages. Le hameau a été mis sous cloche. Seuls les 25 habitants avaient le droit de s'y rendre pendant que les forces de l'ordre inspectaient les lieux. Le procureur a annoncé que ces opérations allaient également prendre fin ce mercredi soir. La prochaine stratégie prévoit des ratissages ciblés et ponctuels en fonction des informations recueillies.

À quoi sert la cellule nationale ?

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En parallèle, une cellule nationale a été mise en place. Le but est de créer une unité de circonstance, un groupe d'enquêteurs qui ne travaille que sur la disparition d'Émile. Aux 15 gendarmes de la section de recherches engagés jusqu'ici vont se greffer dix gendarmes du groupement des Alpes-de-Haute-Provence. Ils vont mener des analyses plus techniques. 

Ils sont notamment chargés de relever tous les numéros de téléphone qui ont borné autour du hameau dans les heures qui ont précédé et suivi la disparition d'Émile. Un travail titanesque car, même s'il s'agit d'une région peu habitée, le volume de données est immense. Ces mêmes gendarmes vont travailler sur les recherches d'indices classiques : morceau de tissu, empreinte…

Pour ce volet, la gendarmerie possède un laboratoire super pointu. L'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), basé à Cergy en région parisienne, est capable de fournir des analyses ADN en moins de huit heures. Si les enquêteurs ont besoin de faire analyser un indice en urgence, une brigade de motards est déjà prédisposée pour l'emmener jusqu'à Cergy.

Une ligne téléphonique a aussi été dédiée pour recueillir des informations. Le procureur a donné le chiffre suivant mardi : 1.200 appels reçus sur cette ligne. À chaque fois, les gendarmes doivent vérifier scrupuleusement ce qui est dit. Le procureur a donné l'exemple d'un camping-car en Isère où pouvait se trouver Émile. Une équipe a dû aller sur place vérifier que l'information était erronée. 

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