Disparition d'Émile : en quoi consistera la "mise en situation" de la semaine prochaine ?

Le jeune Émile, deux ans et demi, est porté disparu depuis près de neuf mois. L'enquête suit toujours son cours, une reconstitution est même prévue la semaine prochaine dans le hameau du Haut-Vernet, a-t-on appris ce mercredi 20 mars. Où va-t-elle se dérouler ? Qui sera présent ? Comment va-t-elle être mise en place ? 

D'un point de vue judiciaire, il s'agit d'une mise en situation. Une reconstitution se tient lorsqu'un suspect a été mis en examen. Le principe reste quasiment le même : reconstituer la scène au plus près. À ce stade, on ne connait pas encore le jour précis, mais tous les témoins qui étaient sur les lieux l'après-midi de la disparition sont convoqués. À la manœuvre, les deux juges d'instructions d'Aix-en-Provence qui dirigent les investigations. Ce sont eux qui ont décidé de cet acte essentiel dans l'enquête.

La famille d'Émile sera donc présente, en premier lieu le grand-père et la grand-mère maternels du garçon. C'est à proximité de leur maison du Haut-Vernet qu'il a échappé à leur vigilance après sa sieste, ce sont eux qui en avaient la garde. Certains des oncles et tantes d'Émile qui étaient présents sont également convoqués. Pour rappel, une dizaine de membres de la famille étaient présents dans la maison.

Tous les habitants vont devoir se placer dans cette reconstitution à l'endroit où ils étaient d'après leur alibi. Ils vont rependre leur place, leur trajet et cela va être confronté à leurs déclarations. Si un témoin dit avoir vu soit un autre témoin à 17h12 par exemple, on va vérifier que l'angle de vision le permettait, vérifier qu'il n'y pas une contradiction entre la configuration des lieux et ces mêmes déclarations.

Des pistes privilégiées ?

Ainsi, les juges d'instruction espèrent trouver ce qui leur manque à ce stade, l'indice caché, l'incohérence manifeste dans la déclaration d'un ou d'une témoin, quelque chose qui donne une nouvelle impulsion à l'enquête. Ils souhaitent à la fois trouver de nouvelles pistes et vérifier celles qu'ils ont déjà. Les magistrats et enquêteurs gardent toujours secrètes leurs éventuelles suspicions dans cette affaire. 

On a récemment appris que la piste de deux ouvriers bulgares, qui travaillaient à proximité et ont coulé une dalle de béton à quelques centaines de mètres dans les jours qui ont suivi la disparition, a été vérifiée et quasiment totalement écartée. La dalle a été sondée et détruite. En revanche, tous les autres acteurs restent des suspects potentiels, aussi bien ceux qui étaient là que la famille du petit garçon.