Vol de bijoux au Louvre : où en est l'enquête lundi soir ?

Comment les trésors du Louvre ont-ils pu être dérobés en plein jour ? Le dimanche 19 octobre, en l'espace de sept minutes, quatre malfrats équipés d'une disqueuse et d'un camion monte-charge sont parvenus à voler les bijoux de l'impératrice. Laurent Nuñez, le nouveau ministre de l'Intérieur, a reconnu la grande vulnérabilité des musées français. Il a prévenu qu'il allait envoyer une instruction à tous les préfets pour renforcer si nécessaire la sécurité des établissements culturels.

Au lendemain du casse, une soixantaine de policiers sont sur la trace des suspects. Ils sont chargés d'analyser les nombreuses caméras de vidéosurveillance parisiennes, mais aussi la téléphonie, tenter de tracer les portables des malfrats s'ils en ont. Les enquêteurs s'appuient également sur les quelques objets laissés par les malfaiteurs dans leur fuite. Ils vont tenter d'y retrouver de l'ADN ou une empreinte.

Les éléments dont disposent les enquêteurs

Un gilet jaune a été retrouvé par terre après le vol, tout comme un gant et un talkie-walkie. Les deux disqueuses qui ont servi à réaliser le casse ont également été retrouvées par la police. Autre indice important, un chalumeau et de l'essence ont été saisis dans le camion monte-charge, un camion qui est resté intact. Les malfrats n'ont pas eu le temps de l'incendier.

Cette affaire est clairement devenue la priorité des enquêteurs de la brigade de répression du grand banditisme de la police judiciaire parisienne. Ces agents sont habitués des braquages, cambriolages et homejackings violents. 

À l'heure actuelle, les malfrats n'ont toujours pas été retrouvés, pas plus que les huit bijoux volés. Seule la couronne de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, a été retrouvée endommagée au pied du musée. Elle est probablement tombée du premier étage. Le Louvre est resté fermé aux visiteurs ce lundi, les enquêteurs n'avaient pas tout à fait terminé d'analyser la scène du cambriolage.

La sécurité des musées en question, la présidente du Louvre auditionnée mercredi par les députés

En parallèle, ce vol spectaculaire a semé le trouble sur la sécurité du plus célèbre musée du monde, et plus largement, sur celle des musées français. Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a prévu d'envoyer une instruction à tous les préfets pour qu'ils renforcent, si nécessaire, la sécurité des établissements culturels, a indiqué son entourage à l'issue d'une réunion de près d'une heure son homologue de la Culture, Rachida Dati. Cette dernière a annoncé que ses services diligenteraient une enquête administrative, en parallèle des investigations judiciaires, "pour avoir un vrai déroulé" de "ce qui s'est passé", "à la seconde près".

Dans un pré-rapport consulté lundi par l'AFP, la Cour des comptes déplore un "retard dans le déploiement d'équipements destinés à assurer la protection des oeuvres" du musée le plus visité au monde, qui reçoit neuf millions de visiteurs par an. "Nous avons failli", a estimé le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, puisque des malfaiteurs ont été "capables de mettre un monte-charge" sur la voie publique, "de faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables et de donner une image déplorable de la France".

La présidente du musée du Louvre, Laurence Des Cars, va devoir rendre des comptes. Elle sera auditionnée mercredi par la commission des Affaires culturelles du Sénat "pour avoir ses explications à la suite du vol de dimanche", a dit à l'AFP son président, le centriste Laurent Lafon.

Son homologue à l'Assemblée nationale, Alexandre Portier (LR), proposera le même jour à ses collègues la création d'une commission d'enquête sur "la sécurisation des musées" et la "protection du patrimoine" à la suite de ce cambriolage spectaculaire.

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