Cambriolage au Louvre : derrière le casse du siècle, le profil peu professionnel de "Doudou Cross Bitume"

Au Louvre, le profil des suspects tranche avec le casse du siècle. Selon les informations du Parisien, le célèbre musée parisien a été cambriolé par un délinquant de faible envergure, qui aurait agi sur commande. "Doudou Cross Bitume" serait l'un des voleurs présumés de la galerie d'Apollon. 

De son vrai nom, Abdoulaye N., 39 ans, est un roi de la motocross dans son quartier du Landy à Aubervilliers, situé à quelques pas du Stade de France. Il y tournait, au début des années 2000, des vidéos de ses exploits mécaniques sur des parkings de supermarché. 

"Doudou Cross Bitume" est un influenceur de quartier, avec un bandana vissé sur son crâne, au slogan accrocheur : "Toujours près du bitume." Il a travaillé chez UPS, pour le marchand de jouets Toys “R” Us mais aussi comme agent de sécurité au centre Pompidou. 

Doudou, le gentil voyou

Dans son immeuble HLM de Seine-Saint-Denis, où s'est rendu un journaliste du Parisien, personne ne comprend. "Il avait le cœur sur la main", "ce n'est pas le voyou qu’on va craindre", disent les voisins. Serviable, paraît-il, toujours prêt à porter des sacs de courses. Et peut-être donc aussi des sacs remplis de diamants, mais là-dessus, personne ne se prononce. 

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Doudou, la "légende du motocross", avait quand même un casier bien rempli : petits vols, rodéos à motocross, refus d'obtempérer. En plus de ces condamnations, une affaire plus sérieuse de braquage dans une bijouterie de Barbès, en 2014, qui lui vaudra un séjour en prison. Un coup "bas de gamme" d'après les enquêteurs, avec un faux fusil, pour lequel il a écopé de trois ans d'emprisonnement.

Les "Petits poucets du cambriolage"

Son profil dénote totalement avec l'image romanesque du casse du siècle au musée du Louvre, et donne du poids à l'hypothèse de petites mains téléguidées par une organisation criminelle. Doudou et son complice présumé, Ayed G. - les "Petits poucets du cambriolage" comme les surnomme Le Parisien tellement ils ont laissé des indices derrière eux - ont d'ailleurs fait des déclarations qui ont laissé les enquêteurs pantois. 

L'un des suspects a affirmé qu'il ignorait cambrioler Le Louvre, pensant que le musée se trouvait uniquement dans la pyramide. L'autre pensait que l'établissement était fermé le dimanche. Loin de l'image professionnelle de "génies de crime", les suspects sont finalement des "peintres". 

Quant à la personne qui tirait les ficelles, la question reste toujours un mystère. On parle d'ubérisation du crime. Les cambrioleurs sont recrutés comme un repas commandé sur une application : une annonce sur une messagerie cryptée, un plan, un point de rendez-vous et des exécutants payés à la tâche. Des petites mains jetables, qui prennent les risques, et au-dessus, des commanditaires invisibles, au chaud, et peut-être même à l’étranger. Les petites mains sont vraisemblablement tombées, mais il manque toujours l'essentiel : les cerveaux et les bijoux.

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