Cambriolage du Louvre : deux des quatre personnes mises en examen avaient déjà été condamnées dans une même affaire de vol

Un condamnation dans une affaire commune. Invitée de Franceinfo ce dimanche 2 novembre, la procureure de la République Laure Beccuau a révélé que deux suspects sur les quatre suspects mises en examen pour le spectaculaire cambriolage au Louvre avaient "été impliqués dans une même affaire de vol pour laquelle ils ont été condamnés en 2015 à Paris". 

Ces deux hommes habitant Aubervilliers sont soupçonnés d'avoir pénétré dans la galerie d'Apollon où étaient exposés les bijoux volés. Ils ont été arrêtés le 25 octobre dernier, l'un à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie et l'autre à Aubervilliers. Âgé de 34 ans, l'Algérien était sans activité récente, mais avait auparavant travaillé comme ripper (ramassage d'ordures) ou livreur. Son ADN a été retrouvé sur un des scooters ayant servi à la fuite du commando.

Le deuxième suspect est un chauffeur de taxi clandestin de 39 ans. Il est connu pour des vols aggravés et doit être jugé mercredi 5 novembre à Bobigny pour avoir dégradé un miroir dans un commissariat en garde à vue. Son ADN, lui, a été découvert sur une des vitrines fracturées et des objets abandonnés au Louvre. 

Au total, quatre personnes sont actuellement mises en examen dans ce dossier. Les deux autres sont un homme de 37 ans, soupçonné d'appartenir au commando, et sa compagne de 38 ans. Leurs traces ADN ont été découvertes dans la nacelle du monte-charge utilisé lors du cambriolage. Si celles de l'homme "sont importantes", pour celles de la femme, les enquêteurs se demandant s'il s'agit d'"ADN de transfert", c'est-à-dire "déposé sur quelqu'un, sur un objet, qui est ensuite redéposé dans la nacelle". "Tout ça méritera d'être investigué", a souligné la procureure. 

La femme est soupçonnée de complicité de vol commis en bande organisée et association de malfaiteurs tandis que les trois hommes ont été mis en examen pour vols en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation du crime de vol en bande organisée. 

Les bijoux comme "monnaie d'échange"

Les différentes perquisitions n'ont "pas permis de retrouver" les bijoux, a souligné Mme Beccuau. Laurent Nuñez, le ministre de l'Intérieur, s'est dit confiant qu'on puisse les récupérer, et a évoqué l'existence de plusieurs hypothèses, "y compris qu'ils soient déjà écoulés à l'étranger". 

D'après Laure Beccuau, l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) examine tous les "marchés parallèles" de revente. Parmi les hypothèses, elle a évoqué celle que les joyaux soient "une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu de la criminalité organisée", en tant que "monnaie d'échange".