Bérenger Brouns : qui est cet homme, auteur d'un double meurtre d'une mère et son fils ?

Le 23 février 2005, la mère de Christelle Leroy reçoit un appel du patron de sa fille, Bérenger Brouns, charcutier-traiteur italien du marché Saint Martin dans le 10e arrondissement de Paris. Au bout du fil, l'homme est inquiet et indique que Christelle ne s'est pas rendue au travail. 

Si l'homme paraît étonné, il connaît en réalité la vérité sur cette absence. Marié et père de famille, Béranger Brouns entretient une liaison avec son employée depuis un an. Plus terrible encore, c'est lui qui est à l'origine du meurtre de la jeune femme, ainsi que de son fils de 4 ans, Lucas. Il les a tous deux découpés en morceaux, puis jetés dans des sacs plastiques, et déposés dans plusieurs poubelles de la ville. 

Le crime est presque parfait. Les enquêteurs, à la recherche de Christelle et de Lucas, croient à un départ, certes inquiétant, mais les éléments qui permettent d'envisager leur mort sont très rares. Bérenger Brouns n'a laissé aucune trace, ni chez les victimes qu'il a étouffées, ni dans la cuisine de sa charcuterie où il les a découpées.

En garde à vue, les enquêteurs le font craquer avec le seul élément, loin d'être décisif, qu'ils ont contre lui : un bornage téléphonique qui ne correspond pas à l'emploi du temps qu'il a donné. À partir de ce moment, Bérenger Brouns ne cherche plus à se défiler. Il avoue tout, et attend sa condamnation sans rechigner. 

Dans l'épisode des Voix du Crime dédié à l'affaire, l'avocat de Bérenger Brouns, Me Jean-Marc Fedida, insiste sur la normalité de son client. "Comment est-ce que la normalité peut elle-même aboutir à des circonstances de violence extrême ? C'est cette question qui se pose et que le procès, d'ailleurs, va essayer de détailler." 
En février 2007, s'ouvre le procès de l'accusé. Psychiatres et psychologues s'accordent pour qualifier Béranger Brouns d'homme normal et ordinaire. La défense choisit la carte du "crime passionnel". Un mobile peu convaincant pour la cour d'assises qui le condamne à 30 ans de réclusion criminelle, sans peine de sûreté. 

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