Le procès d'un policier accusé d'avoir tué une fillette kurde en 2018 s'est ouvert ce lundi 23 novembre au tribunal correctionnel de Mons, en Belgique. Victor-Manuel Jacinto Goncalves, 48 ans, est poursuivi pour homicide involontaire, un délit passible de cinq ans de prison.
Dans la nuit du 16 au 17 mai 2018, sur une autoroute de Wallonie, alors qu'une camionnette transportant une trentaine de migrants accélère pour échapper à la police, cet agent sort son arme par la fenêtre et tire pour viser "le pneu avant gauche", selon ses explications. Mais un coup de volant de son collègue fait dévier le tir et la petite Mawda, âgée de deux ans, est touchée en plein visage. Elle décède peu après dans l'ambulance.
"Si j'avais su qu'il y avait un enfant, jamais j'aurais sorti mon arme", a regretté Victor-Manuel Jacinto Goncalves ce lundi. "Avant d'être policier, je suis un être humain, je suis papa", et "la mort de Mawda m'a effondré", a-t-il déclaré.
Il comparaît libre aux côtés de deux Kurdes d'Irak qui sont eux en détention provisoire : le chauffeur de la camionnette où se trouvaient Mawda et ses parents, et le passeur soupçonné de les avoir fait monter à son bord pour rejoindre l'Angleterre. Tous deux ont de nouveau nié lundi leur implication.
M. Jacinto Goncalves a admis que l'usage d'une arme à feu contre un véhicule en pleine course était "fortement déconseillé" par les formateurs des écoles de police. Mais cette nuit-là, "il n'y avait pas d'autre solution", a-t-il assuré, "un véhicule, ça peut servir d'arme, il y avait danger pour ma vie, celles de mon collègue et des autres usagers de la route". Selon les experts, la camionnette, qui avait tenté de percuter la voiture de police, roulait à près de 100 km/h pour échapper à ses poursuivants.
Les parents de Mawda "ont fui l'Irak en 2015" et sont arrivés en Europe en traversant la Méditerranée. Ils cherchaient un passage vers l'Angleterre depuis les environs de Calais. Après le drame, leur fillette a été enterrée à Bruxelles en juillet 2018, et le couple bénéficie depuis février 2019 d'un droit de séjour en Belgique pour des raisons humanitaires.
Pour les soutenir, des cris "Justice pour Mawda" ont retenti lundi matin devant le tribunal de Mons, où une corde avait été tendue pour y suspendre des vêtements d'enfant et un portrait de la fillette avec l'inscription "ni oubli, ni pardon".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte