Attentats de janvier 2015 : "Charlie est toujours une cible", assure Riss, au procès en appel

D'une voix calme et sans colère, les yeux dans le vague, Riss, chef de la rédaction de Charlie Hebdo, se souvient des premiers tirs. Deux claquements secs. "Je savais que mon tour allait arriver, je me préparais à mourir", confie-t-il à la barre, se remémorant ce 7 janvier 2015. Une balle lui traverse le poumon, puis les tirs s'arrêtent. "L'air était blanc. J'ai compris que les autres étaient morts."

Dans la salle, les yeux de plusieurs autres survivants de Charlie Hebdo se mouillent. À la barre, Riss parle maintenant de l'après. Du combat contre les intégrismes. "Il fallait continuer à faire Charlie, c'était une réponse politique, assure-t-il. Les dessins que nous faisons, on les aime ou on ne les aime pas, mais on n'est pas obligé de les regarder." 

Le journal est toujours dans un buncker, Riss vit sous protection policière. "On est obligés d'intégrer le fait que cela peut se reproduire, dit-il. Charlie est toujours une cible et le restera tant que l'on existera." "Et vous aussi ?", demande une avocate. "Oui", soupire Riss. 

Dans le box, les deux accusés, condamnés à 20 et 30 ans de prison pour avoir aidé les terroristes, sont affalés. Invités à réagir, l'un des deux lâche : "Je ne sais pas quoi vous dire, ça nous dépasse".

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