Attentat de Strasbourg : "Le procès est essentiel pour la reconstruction", témoigne le chauffeur de taxi pris en otage

PODCAST - Ce 29 février s'ouvre le procès de l'attentat de Strasbourg devant les assises de Paris. Dans "Les Voix du Crime", Mostafa Salhane, le chauffeur de taxi pris en otage par l'assaillant, revient sur l'importance de ces cinq semaines d'audiences pour les victimes.

Mostafa Salhane à Strasbourg, dans l'est de la France, le 9 février 2024. Salhane est un témoin clé de l'attentat qui a fait 5 morts au marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018.

Crédit : PATRICK HERTZOG / AFP

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Un pas vers la guérison. C'est de cette façon que Mostafa Salhane perçoit le procès qui s'ouvre ce 29 février devant les assises de Paris. Le 11 décembre 2018, ce chauffeur de taxi s'est retrouvé au cœur de l'attaque terroriste qui a touché le marché de Noël de Strasbourg. Pris en otage par l'assaillant Chérif Chekatt, Mostafa a passé quinze minutes dans son taxi auprès de cet homme qui venait de commettre le pire.

Dans l'épisode des Voix du Crime, il revient sur son quotidien depuis ce drame qui a fait cinq morts et une dizaine de blessés. "Entre l'attentat et le procès, il y a ce processus qui est très lent vers la guérison et la résilience", confie Mostafa.

"On ne peut pas le retrouver, à mon sens, balayé d'un seul coup et dire 'voilà, je vais retravailler, faire semblant, tout se passe bien", poursuit-il. Pour lui, "le procès est essentiel pour la reconstruction" des victimes aujourd'hui.

À écouter

87. Attentat de Strasbourg : le récit glaçant de Mostafa Salhane, taxi pris en otage par le terroriste

00:27:54

Lors des audiences, Chérif Chekatt, l'auteur de l'attaque, ne sera pas présent : il a été tué lors de son interpellation, deux jours après l'attentat du marché. À la barre, aucun complice direct de l'attaque terroriste n'est attendu. Uniquement des personnes qui ont aidé Chérif Chekatt à se procurer son arme.

Pendant les cinq semaines de procès, Mostafa Salhane espère que la place de "ces criminels" sera "minimisée au maximum" dans le champ médiatique. Aujourd'hui, il désire que cette place soit occupée par les victimes, et surtout que la peur change de camp. "Ils verront qu'on est tous ensemble et tous soudés pour repousser le terrorisme."

Depuis 2018, le quotidien du chauffeur a bien changé. Les courses ne rythment plus ses journées. "Le taxi, pour moi, c'est fini. La dernière course, c'était le 11 décembre 2018."

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