L'assaillant du lycée d'Arras, qui a tué un professeur le 13 octobre dernier, est en prison. Mais Mohammed Mogouchkov pourrait avoir eu trois inspirateurs possibles. Et même si aucun de ces trois hommes n'est pour l'heure mis en examen, on peut dire que leur ombre plane sur ce dossier terroriste. Le père, d'abord, avec qui RTL a réussi à échanger alors qu'il se trouve en Arménie.
Il avait été expulsé de France en 2018. Au bout du fil, Yaqoub Mogouchkov, très violent selon ses voisins, a évoqué une pratique familiale très radicale de la religion : "Tous les enfants prient depuis leur enfance, c'est normal. Nous sommes des hommes qui aimons la religion".
Il rejette ainsi les grands principes de l'école républicaine : "Je n'étais pas d'accord avec le fait que ma fille aille dans une école publique. Ils interdisent les vêtements (religieux), et ils corrompent les filles. Je voulais pratiquer ma religion, et je ne l'impose à personne, mais c'est l'État qui intervient et qui ne laisse pas pratiquer sa religion."
Un détenu intéresse les enquêteurs. Il s'appelle Maxime Chateauneuf, il a 32 ans. Il a d'abord rencontré le frère aîné de Mohammed Mogouchkov en prison, dans un quartier d'évaluation de la radicalisation. Puis avec cet homme, l'assaillant d'Arras a échangé des lettres et des messages réguliers, pendant plusieurs mois. Maxime Chateauneuf les dictait par téléphone à un proche, qui les envoyait ensuite par Snapchat à Mohammed Mogouchkov.
Maxime Chateauneuf est en prison pour association de malfaiteurs terroriste. Il incarne le cauchemar français. Petit, cheveux mi-longs et visage banal, décrit un de ses proches. Il ne paie pas de mine si ce n'est son regard glaçant. Pendant sa garde à vue, selon les informations de RTL, il apparaissait très radicalisé : il interrompt ses auditions pour faire la prière ; il se décrit comme un soldat de Dieu sur Terre ; il se désolidarise de l'attentat d'Arras, pas assez "noble" pour lui de s'en prendre à des "civils".
Une forme de franchise qui a payé, selon son avocat Ouadie Elhammamouchi : "Il a été surpris de son interpellation, d'autant plus qu'au départ, il n'a pas été mis au courant. Il a répondu et a coopéré à l'enquête, pour dissiper tout malentendu. C'est pour cela qu'aujourd'hui, il est mis hors de cause." Les messages échangés entre ce détenu et l'assaillant sont encore en cours d'analyse.
Il s'appelle Movsar, et a 21 ans. Il est à l'isolement à la prison de la Santé, à Paris, condamné pour ne pas avoir dénoncé la préparation d'un attentat près de l'Élysée. Le juge d'instruction le décrit comme un "homme très intelligent", "radicalisé", et "particulièrement violent sur les réseaux sociaux". Son ordinateur regorge de vidéos de propagande de l'État islamique.
Sur une boucle Telegram, il se dit prêt à "donner des cours d'égorgement en théorie et pratique". Selon nos informations, lors de sa garde à vue après l'attentat d'Arras, il a pleuré à l'évocation du nom de Dominique Bernard. C'était, indique son avocat Moad Nefati, son prof de français. Sur l'un de ses bulletins scolaires, il avait 16 de moyenne et de bonnes appréciations, écrites de la main de l'homme que son petit frère a poignardé.
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