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Attaque à Annecy : où en est l'enquête ?

Le mobile de l'auteur de l'attaque d'Annecy (Haute-Savoie), qui a fait 6 blessés à l'arme blanche, dont 4 enfants ce jeudi 8 juin, demeure inconnu. Voici ce qu'il faut savoir de l'enquête en cours pour "tentative d'assassinat".

Les policiers sur la scène de crime à Annecy (Haute-Savoie), le 8 juin 2023 (illustration)
Crédit : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Joanna Wadel & La rédaction de RTL & AFP
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Ce jeudi 8 juin, un drame a frappé Annecy (Haute-Savoie) et ses habitants. Six personnes, dont quatre enfants âgés de 22 à 36 mois sont toujours "en état d'urgence absolue" ce vendredi matin, après avoir été blessées la veille en pleine matinée, à 9h30, dans un parc des rives du lac d'Annecy par un homme de nationalité syrienne armé d'un couteau.


Une attaque perpétrée "sans aucun mobile apparent", selon la procureure de la République de la ville, Line Bonnet-Mathis, appuyée par Élisabeth Borne lors d'une conférence de presse donnée dans l'après-midi. L'éventuel caractère terroriste de ce crime a été écarté par la magistrate au cours de l'après-midi, rappelle l'Agence France-Presse. 

Voici ce qu'il faut savoir sur l'enquête en cours pour "tentative d'assassinat", ouverte jeudi par la procureure d'Annecy, qui espère ainsi "déterminer le mobile" de cette violente agression.

Un quart d'heure d'horreur

Les faits se sont produits vers 9h30, aux abords du jardin de l'Europe, un parc très fréquenté situé sur les rives du lac d'Annecy. C'est là qu'un homme vêtu d'un short noir, un foulard bleu noué sur la tête, a agressé au couteau - de type Opinel selon la procureure - un groupe d'enfants sur une aire de jeu.

À écouter aussi

Selon différents témoignages, il a ensuite tenté de s'enfuir, blessant un homme dans sa fuite, avant d'être interpellé par des policiers qui ont ouvert le feu, touchant à cette occasion un adulte déjà blessé par l'agresseur. Une enquête parallèle a été ouverte pour ces faits.

La police a interpellé l'auteur de l'attaque très rapidement. Selon une source policière de l'AFP, un premier appel signalant l'agression a été reçu par la salle de commandement d'Annecy à 09h41, et l'assaillant a été arrêté à 09h45.

Six blessés, dont quatre enfants en "état d'urgence absolue"

Les six victimes sont quatre enfants âgés de 22 à 36 mois (3 ans), ainsi que deux jeunes touristes, un Britannique et un Néerlandais. Un homme de 78 ans a également été légèrement touché par un policier. 

Parmi les enfants, tous grièvement blessés, deux Français : un garçon et une fille de 2 ans qui sont cousins et cousine. Leur pronostic vital était engagé jeudi soir, selon nos informations issues de source policière. 

Un bébé de 22 mois d'origine néerlandaise, et une petite fille de 3 ans d'origine anglaise, en vacances avec leur famille, sont les deux autres mineurs touchés. L'un d'eux se trouvait jeudi soir à l'hôpital de Genève, tandis les autres ont été transférés dans l'après-midi à Grenoble.

En début de soirée ce jeudi, cinq des victimes se trouvaient encore en "état d'urgence absolue".

Qui est l'assaillant ?

L'auteur présumé de l'attaque est un homme né en 1991 de nationalité syrienne, Abdalmasih H., qui a vécu pendant dix ans en Suède où il a obtenu le statut de réfugié en 2013.

Il a été marié et a un enfant de trois ans avec une femme de nationalité suédoise, dont il a divorcé l'an dernier. Son ex-femme a déclaré à l'AFP qu'Abdalmasih H. avait quitté la Suède car il n'arrivait pas à obtenir la nationalité suédoise.

"Il est parti de Suède il y a 7 mois sans prévenir personne. Sa femme s’est réveillée un matin et Hanoun avait disparu. Il lui avait dit qu’il avait un rendez-vous chez le dentiste mais il a menti, il n’est jamais revenu.", s'est souvenue la belle-mère du suspect au micro de RTL.

Il [l'agresseur, ndlr] se serait lavé dans le lac d'Annecy.

Gérald Darmanin

Du point de vue du droit de l'Union européenne (UE), l'homme était en situation régulière. L'agresseur présumé était "un réfugié politique qui serait sans domicile fixe, arrivé à Annecy à l'automne 2022", a déclaré la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis devant la presse.

"Pour des raisons qu'on n'explique pas bien, il a également fait des demandes d'asile en Suisse, en Italie et en France", a rapporté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur TF1. 

Il avait introduit, le 28 novembre 2022, une demande d'asile à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), dont le refus lui a été notifié dimanche dernier, le 4 juin, car il avait obtenu le statut de réfugié en Suède. Il aurait eu un mois pour faire appel, mais n'avait pas encore fait connaître sa décision.

Une main courante a été faite et il n'y avait rien à lui reprocher particulièrement.

Gérald Darmanin

Ce même dimanche, le suspect avait été contrôlé par la police car "il se serait lavé dans le lac d'Annecy", a ajouté le ministre de l'Intérieur. "Une main courante a été faite et il n'y avait rien à lui reprocher particulièrement", a-t-il encore précisé.

Toujours sur TF1, interrogé sur le lien entre le refus de la demande d'asile et le passage à l'acte de l'agresseur quatre jours plus tard, le ministre a évoqué une "coïncidence troublante"

Abdalmasih H. portait une croix chrétienne et a dit en anglais la phrase "Au nom de Jésus Christ" au moment de l'attaque. Dans sa demande à l'Ofpra, il se présentait comme un "chrétien de Syrie", selon une source policière.

Mutisme en garde à vue et examen psychiatrique

Sans antécédent judiciaire, le nom de l'agresseur ne figurait en outre dans aucun fichier de police, et n'était connu "d'aucun service de renseignement"

Ce jeudi, en début de soirée, l'assaillant présumé se trouvait en garde à vue au commissariat d'Annecy. Le parquet national anti-terroriste (Pnat) ne s'était pas saisi de l'affaire, une évaluation de l'agression étant en cours. Il ne présentait aucune blessure grave, et n'était "ni sous l'emprise de stupéfiants ni sous l'emprise d'alcool", selon la procureure. 

Selon nos informations, après plusieurs heures, les forces de l'ordre n'étaient pas parvenues à établir un dialogue avec le suspect. Les motivations de l'agresseur, qui a passé la nuit en garde à vue et peut le rester jusqu'à 48 heures, restent donc obscures à ce stade et "sans mobile terroriste apparent" selon le parquet.

Bien que déclaré comme "sans antécédent psychiatrique", Abdalmasih H. devrait encore se soumettre à un examen psychiatrique, prévu ce vendredi matin, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur TF1 jeudi soir.

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