VA-OM : le procureur raconte comment Bernard Tapie a essayé de le "convaincre" d'arrêter

En mai 1993, une affaire éclabousse le football français. L'Olympique de Marseille est accusé d'avoir proposé de l'argent aux joueurs de Valenciennes afin de s'assurer une victoire, à quelques jour de la finale de Ligue des champions tant attendue face à l'AC Milan. Bernard Tapie, alors propriétaire et président du club phocéen, se trouve en plein cœur de cette affaire de corruption.

Lorsqu'il rencontre le procureur de la République de Valenciennes pour la première fois, "il était plutôt conquérant, comme un dompteur qui rentre dans l'arène, avec l'idée qu'il va manger le lion", se rappelle Éric de Montgolfier, invité sur RTL. "Je pense qu'il venait me convaincre de m'arrêter, il a évoqué les gens qu'il connaissait : 'Pardon monsieur le procureur, je suis en retard, j'arrive de l'Élysée, j'étais avec le président.' C'est lui qui a planté le décor".

Malgré cette approche, le procureur de Valenciennes à l'époque des faits ne regrette aucunement cette confrontation. "C'est plutôt stimulant d'avoir quelqu'un qui résiste. Je ne me plains pas d'avoir eu Bernard Tapie en face de moi, c'est bien d'avoir un justiciable qui a du répondant, ça vous stimule". De plus, "ce dossier était une merveille d'informations pour le néophyte que j'étais dans le monde du football", se souvient Éric de Montgolfier.