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Affaire Trémeau : "Je ne pense pas qu'il ait pu tuer", estime le commandant de police qui lui a fait avouer ses viols
PODCAST - En mars 1995, Patrick Trémeau est arrêté pour vol à la roulotte. Devant les enquêteurs, il avoue être l'auteur d'une série de viols sur différentes victimes, des années 80 aux débuts des années 2000. Gérard Bousquet, le commandant qui l'a interrogé, revient dans "Les Voix du Crime" sur le profil du "violeur des parkings".
Un parking (illustration).
Crédit : Carl Newton / Unsplash
Tout commence le 30 mars 1995 lorsque Patrick Trémeau, 32 ans, en plein vol de véhicule, est arrêté par un équipage de police. Des fait plus graves lui sont reprochés : il correspond au profil d'un violeur recherché.
En 1998, il se voit condamné à 16 ans de réclusion criminelle pour les viols de huit femmes entre 1993 et 1995. Après dix ans derrière les barreaux, il est libéré en mai 2005. Violeur récidiviste, Trémeau fait trois nouvelles victimes en l'espace de quatre mois. En 2009, le "violeur des parkings" fait l'objet d'un nouveau procès. Devant la majorité de ses victimes, Patrick Trémeau est condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Au bout de seize années de détention, il est finalement libre en 2021. En janvier 2024, il comparaît à Amiens pour des faits d'harcèlement moral et est condamné à un an de prison. En juillet 2024, le pôle cold cases de Nanterre, dédié aux affaires judiciaires non-élucidées, enquête sur le parcours de vie de plusieurs criminels déjà condamnés, dont Patrick Trémeau.
Je ne pense pas qu'il ait pu tuer. Qu'il ait fait d'autres viols, peut-être.
Gérard Bousquet
Ce dernier a, en 1995, reconnu 14 des 16 viols qui lui étaient imputés. Il n'a pour autant jamais été reconnu en tant que potentiel meurtrier. Dans Les Voix du crime, Gérard Bousquet confirme. "Je ne pense pas qu'il ait pu tuer. Qu'il ait fait d'autres viols, peut-être. Mais comment il serait passé sous les radars ? Parce que normalement, s'il y avait eu un viol... Ça serait passé par le groupe des synthèses et je pense qu'on ne serait pas passé à côté", estime-t-il.
"Il y a aussi le fait que certaines ne déposent pas forcément plainte. Parce qu'il y a la honte aussi, chez une femme d'avoir été violée (...). Moi, ma fierté, c'est d'avoir pris depuis très longtemps acte que ces affaires-là étaient très dommageables pour les femmes (...). C'est énorme. Un viol, une femme ne s'en remet jamais", ajoute-t-il.
À l'aide des synthèses, le pôle cold case de Nanterre poursuit aujourd'hui une reconstitution de façon détaillée du parcours de vie de Patrick Trémeau. Un travail qui permettrait d'éclaircir d'éventuelles zones d'ombre.
