Le 23 mars 1998, Sylvain Alloard, un officier-marinier de 31 ans, est abattu de deux balles devant la porte de son domicile marseillais. Règlement de comptes, vengeance, guet-apens... Les enquêteurs s'interrogent sur le mobile de ce meurtre, dont la victime se trouve être un père sans histoire.
Ses proches sont formels : Sylvain était à mille lieues de tremper dans des affaires crapuleuses. Ceux qui le connaissaient n'y croient pas seule une seconde. Mais malgré le profil tranquille de la victime, de nombreux éléments sèment le doute.
Dans L'Heure du Crime dédiée à cette affaire, le criminologue Alain Bauer revient sur les circonstances troublantes de ce meurtre. "Tout a été minutieusement prévu, et ce qui est intéressant, c'est que visiblement, l'exécution n'est que l'aboutissement d'un long processus qui a commencé par la visite de son appartement et par des menaces", explique-t-il.
En parallèle, les investigations se concentrent sur la vie privée de la victime. Mais si le défunt rencontrait quelques difficultés personnelles, rien en particulier ne tend à une piste sérieuse. Un constat qui fait durer le mystère depuis plus de 25 ans.
Aujourd'hui encore, les questions qui émanent de cette affaire prennent toujours le pas sur les réponses. D'abord étudié au sein de la cellule cold cases du parquet de Marseille, ce dossier non élucidé pourrait bientôt connaître un nouveau souffle en intégrant le parquet de Nanterre, spécialisé dans les affaires non élucidées.
"D'abord, il y a eu un pré-tri d'environ 300 dossiers. Celui-là faisait partie de ce premier tri. Puis, il faut reprendre les enquêtes au début. Dans certains cas, les soumettre à des éléments de police technique et scientifique ou de logiciels très développés. Donc c'est lent", explique Alain Bauer. Aujourd'hui, le pôle cold cases, qui a récemment fêté ses deux ans, fait face à une demande exponentielle de dossiers non résolus à traiter.
Le 1er mars 2024, Pascal Prache, le procureur de la République de Nanterre, est revenu sur la manière dont le pôle sélectionne ces affaires non élucidées, qui s'élèvent aujourd'hui à 105.
"Le pôle n'a pas vocation à prendre toutes les affaires criminelles non élucidées, le pôle a vocation à prendre les affaires criminelles non élucidées sur lesquelles il pourra réellement apporter une plus-value", a-t-il précisé au micro d'Amandine Bégot.
En attendant des réponses, les proches de Sylvain Alloard se battent pour que le dossier reste ouvert. "J'espère que ça aboutira, et qu'on arrivera à arrêter les coupables", a conclu André Lenel, l'oncle du défunt, au micro de Jean-Alphonse Richard.
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