Affaire Jennifer Mary : quel est ce dossier criminel entre les mains du pôle cold case ?

20 mars 2001, Reims. Au 30 rue Michel Simon, Corinne Coutin, une femme de 34 ans et mère de trois enfants, découvre avec effroi le corps sans vie de sa fille de 14 ans, Jennifer. Le cadavre de la collégienne gît au milieu du sol carrelé du salon. 

Aussitôt, pompiers et policiers sont alertés. Sur le corps froid, le médecin légiste dénombre huit plaies à l'arme blanche. Jennifer a été frappée à trois reprises dans le dos, à l'arrière de la cuisse et au bras. Deux côtes ont été sectionnées, d'autres coups ont été portés à l'abdomen. Un autre a transpercé le cœur. Les médecins ne constatent aucun signe d'agression sexuelle. Une chose est sûre : le tueur s'est acharné sur la jeune fille. 

Au sein de la maison, les enquêteurs ne constatent aucun vol. Une somme de 6.600 francs, en évidence dans un tiroir, n'a étonnement pas été dérobée. Seule la chambre de la mère de Jennifer, au premier étage, a été visitée. Sur une des armoires, les enquêteurs devinent un long couteau de cuisine, et les quelques gouttes de sang dessus sont formelles : c'est bien cette lame qui a tué l'adolescente. Et plus étonnant encore, la seule empreinte qui figure sur le manche est celle la mère de la défunte. 

Dans L'Heure du Crime dédiée à cette affaire, l'avocat de Corinne Coutin, Me Emmanuel Ludot, revient sur les premiers soupçons dont a fait l'objet sa cliente. "Elle attire l'attention pour deux raisons. D'abord parce que Jennifer a ouvert à quelqu'un qu'elle connaissait bien. Elle ne s'est pas méfiée. La deuxième raison, c'est qu'on a retrouvé les traces et les empreintes de la maman sur le couteau, qui était sous une pile de linge", explique-t-il. 

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"On peut avoir deux lectures. La première, c'est de dire que c'est quelqu'un qui voulait absolument donner la mort à cette jeune fille. Et l'autre qui avait été retenue par les policiers, c'est de dire que c'est un crime d'une personne qui était prise d'une folie furieuse immédiate (...) Or, cette maman n'est pas tout à fait équilibrée", poursuit l'avocat. 

Les enquêteurs se concentrent sur la personnalité de cette femme, que tout semble accuser jusqu'ici. "Ce qui était une faute grave de la part des policiers, parce que pendant ce temps-là, on a laissé filer des preuves, des preuves scientifiques importantes", regrette Me Emmanuel Ludot. Grâce à un alibi solide, Corinne Coutin est écartée de la mort de sa fille. Dans l'enquête, d'autres pistes émergent mais toutes aboutissent à un échec. 

Plus de vingt ans après les faits, le dossier criminel a été confié au pôle cold case de Nanterre pour tenter de répondre à une question : qui a tué Jennifer Mary ?

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