Affaire Tiphaine Véron : le mystère de la chambre March

Cinq ans et demi que la famille de Tiphaine Véron, entre France et Japon, remue ciel et terre pour retrouver sa trace. Des proches qui ont arpenté à plusieurs reprises cette région de lacs, de forêts profondes et de brumes autour de la petite cité ancestrale de Nikko. Un décor tout autant somptueux que tragique dans lequel a disparu en une poignée d'heures la Française, à l'été 2018.

Thiphaine Véron n'a pour l'heure jamais été retrouvée, mais l'enquête est loin d'être au point mort. Les efforts et l'agitation incessante de la famille Véron ont permis que le dossier ne soit pas refermé et que les autorités japonaises, longtemps passives, voire inertes, prennent désormais la mesure de cette affaire.

Dans les mois qui viennent, les juges du pôle cold cases, chargées des investigations, devraient ainsi accéder à des informations jamais communiquées jusque-là par les autorités locales : de précieux rapports de police, des expertises scientifiques, des témoignages. "Il y a une opacité sur tout ce qu'il s'est passé depuis le début qui est terrible", déplore Damien Véron, frère de Tiphaine Véron et invité de L'heure du crime. 

Une famille face à l'immobilisme des enquêteurs locaux

Depuis cinq ans et demi, la famille de Tiphaine Véron fait face à l'immobilisme des enquêteurs locaux qui ont privilégié les pistes de la disparition volontaire et de l'accident. "Dans ce dossier, à part deux, trois interrogatoires, il n'y a pas grand chose de fait derrière", explique Me Corinne Herrmann, avocate de la famille de Tiphaine Véron et invitée de L'heure du crime. 

La famille ne relâche pas la pression sur les autorités. Elle va continuer à porter, presque toute seule, les investigations. "C'est parce qu'on a mobilisé les médias japonais et qu'il y a eu une vraie pression, qu'ensuite, ils ont été contraints de commencer à essayer de faire, mais sans faire. C'est nous qui avons dû contacter les témoins. On a dû commencer à mener l'enquête parce qu'ils ne faisaient rien. Pour eux, c'était réglé", précise Damien Véron, frère de Tiphaine Véron.

Une pression qui finit par payer puisqu'en novembre dernier, Tomikazu Fukuda, gouverneur de la province Tochigi, présente ses excuses publiquement à Damien Véron et s'engage à alerter son ministre de la Justice afin de faire en sorte que l'intégralité des documents d'enquête soit transmise aux autorités françaises. 

Mercredi 18 janvier 2023, la famille Véron est informée que les juges du pôle cold cases reprennent toute la procédure : l'espoir de voir l'enquête finalement aboutir. "Le fait qu'il y ait le pôle, c'est un soulagement. Les choses vont être faites de France, on aura des réponses", conclut Damien Véron, frère de Tiphaine Véron. 

Les invités de l'émission

- Damien Véron, frère de Tiphaine Véron et auteur avec Sybille Véron du livre "Tiphaine où es-tu ?" publié aux éditions Robert Laffont
- Me Corinne Herrmann, avocate au barreau de Paris et avocate de la famille de Tiphaine Véron

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