Stéphane Kameugne, jeune étudiant de l'École nationale des Arts et Métiers a disparu à l’hiver 2008 lors d'une soirée de remise des diplômes à Châlons-en-Champagne. Son corps est retrouvé dans le canal de la Marne. Une seule certitude : le jeune homme n’est pas mort noyé. S'agissait-il d'un meurtre ou bien d'un accident ?
Lundi 8 décembre 2008, Samuel Kameugne pousse la porte du commissariat de Châlons-en-Champagne. Il vient signaler la disparition de son fils, Stéphane. Il n’a plus de nouvelles depuis 24 heures.
Le père raconte que samedi son fils était invité au grand gala annuel de remise des diplômes d'ingénieurs de son école. Une soirée prestigieuse et festive avec 2000 invités. La dernière fois que l'étudiant a été vu, c’était dimanche, au petit matin, vers 3 heures ou 4 heures. La famille est d'autant plus inquiète que Stéphane Kameugne est un garçon sérieux.
Deux semaines après la disparition, des plongeurs sondent le canal latéral de la Marne, proche de l'école. Ils repèrent un corps reposant au fond, sur le dos. Il s'agit bien de celui de Stéphane Kameugne. Les médecins légistes ne notent pas d'anomalies sur le visage ou le crâne.
En revanche, le dos est couvert d'importants hématomes. La plupart des côtes sont fracturées, toute comme la colonne vertébrale. Les bras et les jambes ne sont pas cassés. Les médecins indiquent que la victime n'est pas morte noyée. Tous les chocs constatés sont intervenus avant le décès.
Selon le premier rapport des experts, Stéphane Kameugne se trouvait sans doute sur l'un des deux ponts qui enjambent la Marne : celui de l'Écluse ou le pont Pochet. Hauts tous les deux de cinq mètres. La victime, 1m90 pour 108 kilos se serait écrasée sur un bord bétonné du canal avant de rebondir dans l'eau et de sombrer. La mort aurait été instantanée. Les légistes écartent le geste criminel.
La famille n'est pas de cet avis et leur opinion est corroborée par un nouveau rapport publié en juin 2009. Le docteur Michel Chanzy, expert judiciaire spécialisé en traumatologie, exclut toute chute accidentelle d'un pont ou accident de voiture. Il émet une hypothèse purement criminelle : celle d’une agression à la batte de base-ball, à la barre à mine ou encore à la "zatouille", une grande cuillère en bois utilisée en école d'ingénieur lors des rituels d'intégration.
Les avocats de la famille Kameugne, déplorent une enquête qui "patine". Selon eux, les changements fréquents de juges d'instruction - une dizaine depuis la mort de Stéphane Kameugne - ont porté préjudice au dossier. Les avocats dénoncent aussi le rôle "peu actif" du parquet de Reims qui a récupéré l'affaire.
En 2025, la famille du défunt passe à l'action et assigne l'État en justice pour faute lourde et déni de justice. Celle-ci n'aurait pas rempli ses obligations pour que l'enquête soit menée correctement. Les proches ont appris que des prélèvements avaient été détruits alors que le dossier était toujours ouvert. "Ce qu’on demande c’est que le dossier soit repris en main par des personnes compétentes qui reprennent tout depuis le début", déclare Me Marine Allali, avocate de la famille Kameugne, dans L'Heure du crime sur RTL.
L'École nationale des arts et métiers est également mise en cause par Me Didier Seban. "Ce qui nous a choqué, c’est une attitude de l’école qui se défendait, confie-t-il. On a recommandé aux étudiants de ne pas trop parler à la presse. La vérité se trouve quelque part dans l’école".
- Me Didier Seban, avocat au barreau de Paris représentant la famille Kameugne depuis 2008.
- Me Marine Allali, avocate de la famille Kameugne.
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