Affaire Nora Quoirin : le rapt caché de la jungle de Seremban

Nora Quoirin avait quinze ans quand elle a disparu à l'été 2019, comme avalée en pleine nuit par la jungle de Malaisie. L’adolescente était en vacances avec ses parents, sa petite sœur, son petit frère, dans un bungalow, en pleine forêt. Son corps, déshabillé, va être découvert dix jours plus tard, gisant loin de là dans la nature. 

Un dramatique accident, vont estimer les autorités face a des parents tout aussi brisés qu'incrédules car Nora aurait bien été incapable de fuguer ainsi dans l'obscurité, pieds nus dans un chemin s'engouffrant dans la végétation. C'était une enfant des plus craintives, diminuée par un handicap, une maladie génétique qui l'empêchait d'être maîtresse de ses mouvements, incapable d'être totalement autonome.

La piste de l'enlèvement va se dessiner et prendre de plus en plus de poids en dépit des réticences des enquêteurs locaux. 

À aucun moment, il n'ont essayé de nous entendre, de nous écouter concernant l'hypothèse du crime

Sébastien Quoirin

Pour la police, la piste du rapt et de l’homicide est exclue. À l'inverse, les parents de Nora Quoirin et leur avocat, Me Charles Morel, penchent sur une piste criminelle. "Nora avait un handicap physique et mental avec une dextérité très limitée, rappelle Sébastien Quoirin, le père de Nora Quoirin. L'idée que Nora ait pu grimper la fenêtre, sortir et s'égarer au milieu de la jungle malaisienne toute nue et sans chaussures, est tout simplement inconcevable".

Après quatre mois d'enquête, la juge malaisienne conclut que "personne n'est impliqué dans la mort de Nora Anne Quoirin". Elle estime que l'adolescente est morte à la suite d'une “mésaventure”. "À aucun moment, il n'ont essayé de nous entendre, de nous écouter concernant l'hypothèse du crime", déplore Sébastien Quoirin, invité de L'Heure du crime. 

Presque deux ans après la mort de Nora Quoirin, la Haute cour de Seremban rejette l'explication de l'accident ou de la mésaventure pour expliquer le décès. Le juge prend en compte les difficultés psychomotrices de la victime et exclut la fugue. 

"Le fait qu'en appel, un juge vienne retenir un verdict ouvert est quand même très significatif. Malheureusement la vérité on ne la saura peut-être jamais. (...) Mais en tout cas, il était très important que l'on ne retienne pas ce qui était une thèse officielle un peu facile et confortable", estime Me Charles Morel, avocat des parents de Nora Quoirin et invité de L'Heure du crime. 

Officiellement, le dossier est toujours ouvert en France et en Malaisie. 

Les invités de l'émission

- Sébastien Quoirin, le père de Nora Quoirin.
- Me Charles Morel, avocat des parents de Nora Quoirin. 

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