Affaire Pierre Bouchet : qui est ce voleur récidivisite, condamné pour le meurtre de son amante ?

Il y a plus de cinquante ans, Pierre Bouchet, menuisier-ébéniste, était accusé du meurtre de sa maîtresse, Joséphine Gardil, tuée chez elle à La Rochelle, au 3 bis rue des Chrysanthèmes. Au début du mois de novembre 1969, cette dernière est découverte par son locataire, gisant dans le garage de son pavillon et baignant dans une mare de sang. 

Très vite, l’un de ses amants, Pierre Bouchet, 39 ans, apparaît comme le suspect idéal. Il s'agit d'un homme aux multiples condamnations et séjours en prison ininterrompus. En garde à vue, il nie. Puis à minuit, il avoue brutalement avoir tué Joséphine Gardil. 

Pierre Bouchet réitère ses aveux 19 fois. En juin 1970, Me Jacques Isorni, l'un des plus célèbres avocats français, accepte de prendre sa défense. Face à lui, l'artisan accusé de meurtre se livre. Une seule chose compte : protéger la femme de sa vie Françoise Laurent, issue de la bourgeoisie et mariée au fils du maire de La Rochelle. Cette dernière et Joséphine Gardil se détestaient. Pierre Bouchet craint que Françoise soit la meurtrière.

Il n'a guère envie de retourner en prison, mais il préfère, lui, y retourner plutôt que d'y envoyer son véritable amour

Emmanuel Pierrat

Dans L'Heure du crime : les archives de Jacques Pradel dédiée à cette affaire, Emmanuel Pierrat, avocat et écrivain, revient sur les aveux du suspect. "Il n'a guère envie de retourner en prison, mais il préfère, lui, y retourner plutôt que d'y envoyer son véritable amour", explique l'auteur. 

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"C'est cet amour déçu qui va amener, peu à peu quand même, Pierre Bouchet à admettre auprès de son avocat qui l'a inventé un alibi ou en tout cas inventé une raison suprême pour ne pas juger Françoise Laurent. S'accuser, lui, l'ancien détenu et évidemment l'assurance que la police n'ira pas chercher beaucoup plus loin", poursuit-il. 

Jacques Isorni croit à l'innocence de son client. L'étiquette du mauvais garçon doit être brouillée, oubliée. En 1971, Pierre Bouchet comparaît devant les assises de la Charente-Maritime. S'il a beau nier les faits, il est condamné, malgré les doutes, à 8 ans de prison puis libéré quatre ans et demi plus tard.