Affaire Poncé Gaudissard : comment l'ADN de ce meurtrier et violeur récidiviste a failli l'innocenter

Le 31 mars 2003, une affaire macabre secoue un petit village du Lubéron. Dans une maison en flamme, les corps d'une mère et de sa fille sont découverts, atrocement mutilés et poignardés. La scène de crime est d'une violence inouïe : le cadavre lacéré de la jeune fille laisse penser que son bourreau l'a torturée pendant des heures. 

Sur place, les enquêteurs se lancent à la quête d'indices malgré l'incendie qui a ravagé une partie des preuves. Par miracle, trois infimes traces d'ADN sont retrouvées. 

Dans L'Heure du Crime : les archives de Jacques Pradel, Me Patrice Reviron, avocat du barreau d’Aix en Provence et des parties civiles dans cette affaire devenue "l’affaire Gaudissard", revient sur le début des investigations. 

"Chaque victime présente le même ADN. Et on sait que l'auteur a quitté les lieux en fermant un volet déroulant qui est attaché à une fenêtre. Et bien, sur le bord de cette fenêtre, on va retrouver à nouveau le même ADN. Ce qui va permettre aux enquêteurs de penser qu'on a manifestement l'ADN du suspect." 

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Les soupçons des enquêteurs se posent sur un chauffeur de bus du nom de Poncé Gaudissard. Malgré l'évidence, rien ne se passe comme prévu. L'ADN retrouvé sur les lieux du crime ne correspond pas celui de l'homme que tout accuse.

"En tout cas, on a un suspect. Il faut dire qu'il a un lourd passé judiciaire. C'est toujours à peu près la même histoire. Il suit des femmes pendant des années, y compris après avoir été condamné. Il retourne les voir. C'est quelqu'un de très obsessionnel. Et on peut penser qu'il a eu le même comportement avec la plus jeune des victimes", poursuit l'avocat. "Donc la grande question, à ce moment-là, c'est : qu'est-ce qu'on fait ?", ajoute Me Patrice Reviron. 

Poncé Gaudissard est-il coupable, ou innocent ? Et si l'ADN, bien souvent gage de vérité, pouvait aussi tromper ?