Affaire Patrick Trémeau : comment le "violeur des parkings" a été arrêté

Mercredi 29 mars 1995, Gladys dépose plainte au commissariat du XXe arrondissement de Paris. Devant les policiers, la jeune femme raconte avoir été agressée sous la menace d'un couteau. La plaignante fait part d'un détail qui l'a marqué. Son violeur portait des chaussures jaunes. 

"Un policier a cette présence d'esprit de tiquer quand il est question de ces fameuses chaussures jaunes, car dans la pièce d'à côté, l'individu entendu porte des baskets jaunes. Et c'est ce qui permet de le confondre", explique Laurent Valdiguié, reporter au magazine Marianne, dans l'épisode de L'Heure du Crime dédié à cette affaire.

Cet individu est entendu par les policiers pour une toute autre raison : il a été surpris en train de fracturer des voitures dans un parking du XIIe arrondissement. Lors de l'arrestation, il a tenté de se débarrasser d'un banal étui de préservatif.

Cet homme s'appelle Patrick Trémeau, soupçonné d'être "le violeur des parkings", un criminel en série, à qui l'on attribue à l'époque 14 viols. Le commandant Gérard Bousquet, en charge de l'interrogatoire, tente de le faire avouer.

"J’essaye d’être un docteur qui cherche à faire parler son malade", confie-t-il au micro de Jean-Alphonse Richard. "On lui fait comprendre que la partie est jouée et que sa culpabilité ne fait guère de doute. Trémeau, les larmes aux yeux, finit par passer aux aveux." Par la suite, une demi-douzaine de plaignantes le reconnaissent lors d'une séance de tapissage. 

À l'époque, l'affaire se déroule dans l'indifférence la plus totale, et aussi étonnant que cela puisse paraître, les audiences ne sont pas couvertes médiatiquement.

Condamné le 23 octobre 1998 par la cour d'assises de Paris, Patrick Trémeau est incarcéré pendant 10 ans, avant de sortir sous liberté conditionnelle. Le criminel n'est soumis à aucune obligation, ni aucun suivi judiciaire... jusqu'à son arrestation suivante en 2005. De nouveau condamné en 2009 à 20 ans de réclusion, il est libéré en 2021. La même année, il est agressé par un groupe à son domicile de Seine-Saint-Denis, rapporte Le Parisien.