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Affaire Missenard : pourquoi ce médecin condamné pour avoir empoisonné sa femme clame-t-il toujours son innocence ?

PODCAST - Condamné à perpétuité au Luxembourg pour le meurtre de son épouse Beatriz Vidaror en 1999, Charles Missenard clame son innocence, dénonçant une erreur judiciaire et des incohérences dans son procès.

Un équipement d'hôpital (illustration).

Crédit : Unsplash/Annie Spratt

Affaire Missenard (1/2) : meurtre à la clinique

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Affaire Missenard (2/2) : meurtre à la clinique

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Jean-Marie Goix & Camille De Schrooder

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"Jamais je ne baisserai les bras, car un homme innocent, accusé et condamné à tort, ne se résoudra jamais à cet enfer carcéral que je subis." Dans une lettre adressée à la presse en 2007, le médecin français Charles Missenard nie les faits criminels pour lesquels il a été condamné par deux fois, en 2003 et 2006. À l'époque, il purge sa peine de prison en France.

Tout commence le 21 juillet 1999 lorsque Beatriz Vidaror, épouse de Charles Missenard, est hospitalisée dans la clinique de son mari au Luxembourg. Bien que son état de santé soit initialement stabilisé, Beatriz commence soudainement à convulser. Deux heures plus tard, elle est déclarée décédée. 

L'autopsie, initialement refusée par Charles Missenard, révèle que Beatriz a été empoisonnée au cyanure administré par intraveineuse. Les soupçons se portent rapidement sur le médecin : c'est lui qui avait préparé et posé la perfusion. Du cyanure est également retrouvé chez lui, est-il expliqué dans Enquêtes criminelles. Le médecin, qui ne cesse de clamer son innocence, a-t-il commis un féminicide ?

Vous savez qu'en 1993, nous avions déjà eu le même cas ?

André Hein, infirmier

Lors des deux procès, en première instance et en appel, les avocats de Charles Missenard mettent en avant les incohérences du dossier. L'une concerne les prélèvements toxicologiques sur le corps de la victime. Réalisés par un infirmier, ils ont été conservés chez lui, sans scellés, avant d'être remis à la police. "Qui vous dit que l'infirmier, une fois qu'il est arrivé chez lui, n'a pas rajouté du cyanure dans le tube ? Vous en avez la certitude ? Moi, je ne l'ai pas", déclare l'un des avocats de Missenard.

L'infirmer lui, assure avoir agi de la sorte pour, au contraire, s'assurer que personne n'aie accès à ces échantillons pour les altérer ou les faire disparaître. "Plus tard, la direction m'a demandé pourquoi je les avais rapportés chez moi, explique-t-il dans Enquêtes criminelles. Je leur ai dit 'vous savez qu'en 1993, nous avions déjà eu le même cas ?' Je savais que je devais tout faire pour que ces morts soient éclaircies." 

La première affaire, citée par l'infirmier, n'a jamais été élucidée. Elle concerne Alice Bartz, l'ancienne compagne de Charles Missenard, elle aussi hospitalisée dans la même clinique à la suite d'un étrange malaise. Bien que son état semblait s'améliorer, elle est décédée de manière inattendue. Une infirmière de garde à l'époque, a rapporté avoir vu Charles Missenard sortir de la chambre d'Alice peu avant sa mort.

On n'est même pas sûr que le corps qui a été autopsié soit celui de Mme Missenard

Les avocats de Charles Missenard

Malgré ces explications et ces similitudes, le doute est instillé. La défense poursuit : selon Maîtres Cormier Colette, avocats de Charles Missenard, l'autopsie de Beatriz Vidaror a été réalisée dans des conditions controversées, au vu d'une erreur administrative sur le rapport d'autopsie. "On n'est même pas sûr que le corps qui a été autopsié soit celui de Mme Missenard", confient-ils.

Enfin, Missenard et ses avocats pointent du doigt l'absence de contre-expertise possible, car Beatriz a été incinérée seulement 48 heures après son décès. "Pourquoi le procureur a-t-il donné tout de suite l'autorisation de détruire la preuve ?", s'interroge la défense, qui voit dans cette précipitation une volonté de clore l'affaire rapidement, au détriment de la vérité.

Malgré deux condamnations à la prison à perpétuité, Charles Missenard n'a cessé de se battre pour prouver son innocence. Il est aujourd'hui libre, et espère un procès en révision... ou une grâce présidentielle.

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>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.

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