Le 21 juillet 1999, Beatriz Vidaror, l’épouse du biologiste Charles Missenard est hospitalisée dans la clinique de son mari au Luxembourg. Alors que son état est stabilisé, Beatriz replonge. Son mari s’est chargé de l’injection de Valium, jugée bien trop rapide selon les infirmières. Son décès est déclaré deux heures après.
Un mois plus tard, Charles Missenard est arrêté par la police pour avoir tué sa femme. Ce dernier ne comprend pas. Le biologiste est traité comme un dangereux criminel et est placé à l’isolement pendant 21 jours. "C’est comme s’il parlait dans le vide", explique Franck Colette, avocat de Charles Missenard et invité de L'Heure du Crime.
Juste après le décès de Beatriz, un infirmier s’est rendu dans sa chambre pour prélever du sang et de l’urine de la patiente morte. Personne ne l’avait mandaté pour cette opération, mais l’infirmier a eu des doutes sur les injections données par Charles Missenard quelques heures avant la mort de sa femme. "Cette histoire de flacon, c’est ubuesque, je n’ai jamais vu cela", s'indigne Me Franck Colette.
Les analyses des flacons révèlent une dose massive de cyanure de potassium. Peu importe s’ils n’étaient pas placés sous scellés et ont pu être manipulés. Aucune vérification supplémentaire n'est ordonnée. "Ce fameux infirmier a pu faire ce qu’il voulait avec ces prélèvements", souligne Sylvain Cormier, avocat du biologiste et invité de L'Heure du Crime.
Impossible de faire une contre-autopsie, le juge autorise la crémation du corps. Pour les policiers, il n’y a aucun doute que Charles Missenard est coupable, lui, continue de clamer son innocence. "Normalement, chaque étape dans une autopsie est photographiée et là, ça n'a pas été le cas et ça n'a gêné personne", s'indigne Me Sylvain Cormier.
En 2003, après quatre ans passés en détention, le biologiste comparait devant la chambre criminelle du tribunal du Luxembourg. Le procureur continue d’accuser Missenard, malgré des rapports d’experts solides de la défense. "Tous les ingrédients d’une erreur judiciaire sont là", affirme Me Colette.
Charles Missenard est condamné à la perpétuité une première fois. Il fait appel, mais le deuxième procès se termine de la même façon à une exception près : il est n’est pas incarcéré. "C’est une première en Europe, un coup de théâtre", admet Me Colette.
L’accusé retourne vivre en France avant d’être de nouveau arrêté par la police judiciaire. Le biologiste est officiellement libéré à 79 ans. Malade et soigné pour un cancer, il n'a jamais cessé de clamer son innocence.
- Sylvain Cormier, avocat de Charles Missenard.
- Franck Colette, également avocat du biologiste.
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