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Affaire Marie-France Dambry : cette fausse médecin a-t-elle tué Jérôme Pujol pour son argent ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire Marie-France Dambry. Au printemps 2014, cette vieille dame sympathique se retrouve au premier plan du décès suspect de Jérôme Pujol, à Albi.

Une vue partielle de la ville d'Albi, en 2010.
Crédit : REMY GABALDA / AFP
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Jean-Alphonse Richard & Julie Morisseau
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Lundi 2 juin 2014, Marie-France Dambry, 60 ans, vient demander de l’aide au gardien d'une résidence à Albi. Elle ne parvient pas à rentrer dans le logement de Jérôme Pujol, 54 ans, dont elle prend soin depuis deux ans. Le concierge parvient pourtant à ouvrir la porte. Soudain, on aperçoit des traces de sang sur le sol et sur certains murs. Jérôme Pujol git dans sa chambre, à côté du lit. 

"C'est un monsieur qui était en très mauvaise santé, qui avait de sérieux soucis d'alcool. On s'est dit "il a bu, il a dû trébucher" et on n'a pas cherché plus loin", regrette Jean Cohadon, journaliste à La Dépêche du Midi et spécialiste des affaires criminelles. 

Deux ans après la mort de Jérôme Pujol, ses filles demandent pourtant la relance des investigations. Elles ont des doutes sur la visiteuse de leur père, Marie-France Dambry. Elles ne font pas confiance à cette femme qui s’est immiscée au sein de cette famille fortunée. Elle avait raconté qu'elle était médecin pour se rapprocher de leur père qui avait quelques problèmes de santé. Les filles déposent plainte pour homicide involontaire. 

Les enquêteurs savent que Marie-France Dambry, divorcée, mère de deux fils et trois fois grand-mère, est bien connue de la justice. Son casier ne comporte pas moins de dix condamnations, la plupart pour escroqueries, faux et usage de faux, falsification de documents administratifs. Elle a fait plusieurs séjours en prison. Jérôme Pujol figure parmi ses victimes. Elle lui a soutiré des chèques pour un montant de 8.700 euros. La retraitée est jugée pour ses toutes dernières escroqueries, puis va passer deux ans en prison à la maison d'arrêt de Rouen, sans jamais être inquiétée pour la mort suspecte de Jérôme Pujol.

Des confidences à une codétenue

Jeudi 17 mars 2022, le pôle de l'instruction du tribunal de Toulouse récupère le dossier Jérôme Pujol. Les juges ordonnent de nombreuses expertises. Le légiste indique qu'une altercation physique avec un tiers a pu entrainer ces blessures. Au moment de sa mort, la victime avait ingurgité un mélange qui l'a rendu vulnérable : beaucoup d'alcool, à hauteur de 2,68 g, ainsi qu'un sédatif. L'enquête vise désormais directement Marie-France Dambry.

"Elle aurait confié à une codétenue qu'elle lui avait donné des tranquillisants. Et en effet, dans les premières constatations, il y a ces traces de tranquillisants. C'est un élément en plus, mais avec madame Dambry, on ne sait jamais, car elle va dire le contraire face au magistrat. C'est un personnage assez fascinant et très compliqué", confie Jean Cohadon, invité de L'Heure du crime.   

Mardi 23 mai 2023, Marie-France Dambry, qui vient de fêter ses 69 ans, est arrêtée à Eu, une commune de Seine-Maritime. Ses explications sur la mort de Jérôme Pujol évoluent d'heure en heure. D’abord, elle nie, puis craque : "Bon, j'ai frappé M. Pujol, sous un coup de colère, voilà !". Elle se rétractera plus tard.

Mardi 17 octobre 2023, Marie-France Dambry, mise en examen pour meurtre sur personne vulnérable, est à nouveaux devant les juges d'instruction. Pour un psychologue, la suspecte est intelligente et agit toujours en connaissance de cause. Le parquet de Toulouse va demander le renvoi de Marie-France Dambry devant la cour d'assises du Tarn pour meurtre d'une personne vulnérable. Les filles de Jérôme Pujol "sont dans l'attente d'une date d'audience", précise Me Karola Wolters Cristofoli, avocate au barreau de Béziers et avocate des filles de Jérôme Pujol.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Jean Cohadon, journaliste à La Dépêche du Midi et spécialiste des affaires criminelles.
- Me Karola Wolters Cristofoli, avocate au barreau de Béziers et avocate des filles de Jérôme Pujol.



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