Affaire Marianne Listoir : pourquoi le tueur s'en est pris à cette jeune étudiante

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur la disparition de Marianne Listoir, 18 ans. En 2002, cette étudiante de Valenciennes n'est jamais rentrée d'un mystérieux rendez-vous. Très vite, un homme qui semble avoir toutes les caractéristiques d'un prédateur sexuel devient le suspect numéro 1.

Des arbustes au bord d'un chemin

Crédit : Photo de Annie Spratt sur Unsplash

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Lundi 21 octobre 2002, les pompiers de Valenciennes brise la fenêtre d'un studio. La locataire, Marianne Listoir, 18 ans, étudiante en première année à l'IUT de commerce, n'est pas là. C'est sa mère, inquiète de n'avoir eu aucune nouvelle, qui a alerté les secours. Le petit ami de la jeune femme raconte qu'elle l'a appelé, toute joyeuse, pour lui dire qu'elle avait rendez-vous pour un job. La dernière fois que le téléphone de Marianne Listoir a borné, c'était donc samedi, à 12h52, en banlieue de Valenciennes, à Marly.

Une semaine plus tard, "une jeune fille de 16 ans se présente spontanément au commissariat et raconte que, quelques mois plus tôt, elle a répondu à l'annonce d'un homme qui disait chercher une vendeuse. Il lui a donné rendez-vous le jour-même et a beaucoup insisté pour qu'elle vienne seule. Elle s'est posée des questions donc elle est venue avec deux amis", raconte Claire Corgnou, journaliste et ancienne rédactrice en chef adjointe de l’émission Enquête Chrono.

Et d'ajouter : "Sur le lieu du rendez-vous, elles ont croisé un homme qui lisait un journal, qui paraissait étrange et qui se montrait assez désagréable en disant que l'homme qu'elles cherchaient n'était pas là. Cette jeune fille est convaincue, a postériori, quand elle a entendu parler de l'histoire de Marianne Listoir, que c'était sans doute cet homme-là qui lui avait donné rendez-vous."

Elle donne son signalement précis. Il s'agit de Tahar Bourahla, 26 ans, résidant à Marly. Il est connu pour agressions sexuelles et a aussi tabassé son ex-compagne invalide.

Le corps caché dans la forêt

Mardi 29 octobre, Karine C., employée à La Poste et dernière compagne en date de Tahar Bourahla, est interrogée par les enquêteurs. Elle indique qu'il vient de partir précipitamment en Algérie, car sa mère est malade. Le jour de la disparition de Marianne Listoir, la compagne se souvient qu’elle n'avait pas réussi à joindre Tahar de la matinée. Elle l'a revu dans l'après-midi. Alors qu'ils se rendaient chez ses parents, il lui a demandé de s'arrêter près d'un petit chemin pour un besoin urgent. En ressortant, il a curieusement fait allusion à la présence d'un sac de femme.

Les policiers se rendent sur place. Un sac à main est effectivement découvert. Trente mètres plus loin, au milieu d'arbustes serrés et de ronces qui interdisent tout passage, c'est un corps qui apparait. Il s'agit sans aucun doute de celui de l'étudiante disparue.

Sur son corps, "17 plaies causées par arme blanche. Elle a été égorgée. Il y a un véritable acharnement relevé par le légiste qui ne constate pas de traces de viol, mais qui n'exclu pas pas pour autant le mobil sexuel, rapporte Claire Corgnou."

Un piège tendu

Jeudi 28 novembre, un mois après la découverte du corps de Marianne Listoir, Tahar Bourahla est interpellé à l'aéroport d'Orly. En garde à vue, il nie catégoriquement avoir tué l'étudiante. Pourtant, trois jeunes femmes qui ont répondu à ses annonces ont identifié Bourahla. Une quatrième victime dit, elle, avoir été agressée sexuellement par le suspect. Il l'a laissé partir lorsqu'elle a dit que son père était policier.

En 2006, Tahar Bourahla est condamné à 30 ans de prison assortis de 20 ans de sûreté. Qualifié d'"égocentré et mégalomane, mais pas de malade mental", selon l'expert psychiatre, cet homme n'aura jamais expliqué les raisons de la mort de Marianne Listoir.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Claire Corgnou, ancienne rédactrice en chef adjointe de l’émission Enquête Chrono qui a consacré un épisode au meurtre de Marianne Listoir, journaliste pour l’émission Au bout de l’enquête sur France 2.
- Anne Priem, commandant de police et chef de groupe de brigade criminelle à la Police Judiciaire de Lille.
- Franck Antson, journaliste et correspondant RTL dans le nord.

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