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Affaire Mamadou Traoré : la sorcellerie l'a-t-elle poussée à tuer ?

PODCAST - "L'Heure du Crime" revient sur l'affaire Mamadou Traoré. À la fin de l'automne 1996, ce jeune homme de 23 ans est arrêté. Il est soupçonné d'une agression violente sur une femme dans un parking à Paris.

Photo d'illustration

Crédit : Rolando Garrido / Unsplash

L'INTÉGRALE - Mamadou Traoré : les cauchemars du tueur

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L'INTÉGRALE - Mamadou Traoré : les cauchemars du tueur

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L'ENQUÊTE - Mamadou Traoré : qui est cette ombre qui hante les parkings ?

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Jean-Alphonse Richard - édité par Thomas Bernardon

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Jeudi 31 octobre 1996, autour de 8 heures du matin, le gardien et un locataire de la résidence Pacifique, rue Corbineau, XIIe arrondissement de Paris, découvrent une jeune femme qui gît sur le sol du parking. Elle a été lourdement frappée à la tête, une partie de ses habits a été arrachée mais elle n'est pas morte. Elle est transportée à l'hôpital et identifiée sur place. Il s'agit de Laurence E., la chef de cabinet du ministre de l'Aménagement du territoire. 

Un mois après l'attaque, Laurence E. est entendue pour la première fois à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. Elle ne se souvient de rien. Elle indique qu'elle n'était pas menacée. Les enquêteurs n'ont pas beaucoup d'indices. Ils sont toutefois étonnés par un tel degré de violence. Les agressions précédentes de femmes sont recensées. Celle, au mois d'août 1996, de Nelly Bertrand dans le XIII arrondissement attire l'attention des policiers. 

L'hiver de la même année, trois îlotiers du commissariat du XIIIe, repèrent un homme qui ressemble en tous points au rôdeur recherché. Il colle à la description physique faite par la résidente de la rue Corbineau le soir du 31 octobre 1996. Le prévenu s'appelle Mamadou Traoré. Il est né à Joal au Sénégal et naturalisé français. 

Six agressions violentes

Entendu par la brigade criminelle, le suspect reste sur ses gardes. Lorsqu'on le questionne sur l'affaire Nelly Bertrand, il nie. Les enquêteurs l'informent que ses empreintes et son ADN ont été retrouvés sur la scène de crime. Il passe alors aux aveux. Il avait repéré la victime, la trouvait belle et avait donc souhaité l'approcher. Éconduit par la jeune femme, son sang n'a fait qu'un tour. Il a frappé Nelly Bertrand, a voulu la violer puis s'est ravisé.

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"Il n’y a pas d’altérité chez lui. Il y a des personnes en face de lui mais il les chosifie", indique le docteur Laurent Layet, expert psychiatre auprès de la Cour de cassation, dans L'Heure du crime, sur RTL.

Mamadou Traoré est entendu sur un autre meurtre. Celui de Francine Sarret, 70 ans, découverte morte dans sa chambre, couverte de coups et le bas du corps dévêtu. Il admet l'agression mais nie le viol. De plus, selon Mamadou Traoré, quand il a quitté l'appartement, la victime était encore vivante. "Il faut comprendre qu’il n’a aucun souvenir des actes meurtriers, lorsqu’il agresse ses victimes c’est pour les voler", rappelle Me François Honnorat, avocat de Mamadou Traoré. Face au juge il avoue au total six agressions violentes. 

"L'enfant du diable"

Vendredi 5 juin 1998, deux experts psychiatres, examinent Mamadou Traoré. Ce dernier déclare avoir été "marabouté" par son père. Deux ans avant les crimes, Mamadou Traoré raconte avoir séjourné au Sénégal. Alors qu'il allait mal et sombrait dans la délinquance, son père, Sidiky Traoré, a voulu éloigner les mauvais esprits. Il lui a fait porter autour du cou une plaque en métal pliée enserrant des herbes magiques. Traoré affirme que ce collier, qu'il entendait bourdonner ou grésiller, lui a porté malheur.

Des propos qui résonnent avec son passé, comme l'explique la journaliste Agnès Grossmann : "C’est un enfant qui est mort-né. Sa mère est dans la culture vaudou et quelqu'un va le ranimer grâce à des rites. Il est considéré à ce moment-là comme un enfant particulier".

Lundi 7 février 2000, Mamadou Traoré, 26 ans, est devant la cour d'assises de Paris. Il semble étonné qu'on puisse le questionner. Il répète qu’il a été ensorcelé, victime d'un maraboutage familial. Sa mère l'appelle "l'enfant du diable" et croit elle aussi à un mauvais sort. Après deux heures de délibéré, les jurés condamnent Mamadou Traoré à la réclusion criminelle à perpétuité avec vingt-deux ans de sûreté. 

Les invités de "L'heure du crime"

- Dr Laurent Layet, expert psychiatre auprès de la Cour de cassation. Auteur du livre Au pays des ombres : voyage au cœur de la folie, publié aux éditions Mareuil, disponible aujourd'hui en librairie.
-  Agnès Grossmann, journaliste et auteure du livre L'enfance des criminels, publié aux éditions Hors Collection.
- Me François Honnorat, avocat au barreau de Paris et avocat de Mamadou Traoré.

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