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Vincent Grimler, le 3 novembre 2004 au début de l'audience devant la cour d'appel de Besançon
Crédit : JEAN-CHARLES SEXE / AFP
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Lundi 25 septembre 2000, peu avant 8 heures, M. Boehm quitte le village de Lebetain, à 25 kilomètres de Belfort. Devant un pavillon tout neuf, il aperçoit un jeune garçon, immobile, les vêtements maculés de sang. L’adolescent s’appelle Vincent Grimler, 15 ans et demi, le fils des nouveaux bouchers du village. Le garçon est chancelant. Il marmonne : "Il est parti, j'ai essayé de l'empêcher, je me suis enfermé". Il dit que ses parents sont morts, ils étaient menacés.
Les gendarmes pénètrent dans la maison. Dans une chambre, on découvre les parents, Olivier Grimler, 43 ans, et son épouse Catherine, 38 ans, allongés côte à côte sur le lit. Ensanglantés. Ils ont été poignardés. Une cinquantaine de coups de couteau pour le père de famille. Une centaine pour la mère. Le légiste précise que les coups ont continué après les décès.
"Les Grimler étaient arrivés 25 jours plus tôt, ils avaient emménagé dans cette maison où il y avait beaucoup de choses à faire. La mère avait des tendances dépressives. Le père était incertain sur son activité professionnelle et puis il y a cet enfant de 15 ans. Le problème de Vincent c’est qu’il n'a pas eu de place pour faire sa crise d'adolescence", indique Dimitri Rahmelow, journaliste correspondant RTL dans le Grand-Est.
Les enquêteurs recueillent des preuves accablantes contre le fils des Grimler. Ses empreintes sont retrouvées sur les couteaux qui ont servi au carnage et sur une bouteille de White Spirit. Vincent Grimler est placé en hôpital psychiatrique et entendu par les officiers de police. Il tient des propos décousus. "Vous rassurerez mes parents, je ne suis pas trop blessé", déclare-t-il sur son brancard.
"Ce dont je me souviens, c’est du décalage impressionnant que l’on ressentait face à lui. Il y avait une sorte de détachement, de calme, de contact froid. Je n'étais pas en présence de quelqu’un qui s’épanche ou qui pourrait être envahi de sanglots", confie le docteur Gilles Simon, l'un des pédopsychiatres de Vincent Grimler.
Le fils des nouveaux bouchers de Lebetain raconte sa version des faits. On lui fait remarquer qu'elle ne cadre pas avec les constatations des enquêteurs. Vincent Grimler avoue. En fait, l'idée de tuer son père lui avait déjà traversé l'esprit mais sans cette voix, qu’il a entendue et qui lui a donné l'ordre de poignarder, il ne serait jamais passé à l'acte. Le jour fatal, il a fait un cauchemar. Une voix lui parlait. Il a saisi deux couteaux dans la cuisine et a assassiné ses parents.
Soit c’est le plus grand manipulateur que la Terre ait jamais connu soit c’est un malade mental.
Me Jean Gonin, avocat de Thérèse Grimler, la grand-mère paternelle de Vincent Grimler
Lundi 16 juin 2003, Vincent Grimler, 18 ans, comparait devant le tribunal pour enfants de Belfort. Lors d'une suspension d'audience, il affirme : "Je suis malade. Je veux être soigné. Je veux que mes parents soient fiers de moi".
"Soit c’est le plus grand manipulateur que la Terre ait jamais connu soit c’est un malade mental", estime Me Jean Gonin, avocat de Thérèse Grimler, la grand-mère paternelle de Vincent, dans L'Heure du Crime, sur RTL. Après une heure de débats, la présidente demande de nouvelles expertises pour lever les "zones d'ombres" sur l'état psychiatrique réel du jeune homme.
Vincent Grimler est une nouvelle fois expertisé. Le rapport final des psychiatres Claden et Dubec et de la psychologue Merzoughi concluent que Vincent Grimler était atteint au moment des faits "d'un trouble psychique, de manifestations hallucinatoires et délirantes, qui ont aboli sa conscience et le contrôle de ses actes". Au mois de juillet 2004, Vincent Grimler, est de retour devant le tribunal pour enfants de Belfort. Il est relaxé.
Quatre mois seulement après sa relaxe, le fils des Grimler comparait devant la cour d'appel de Besançon. "On cherche une logique dans ses actes comme s'il devait entrer dans une case. La folie est par définition incompréhensible", martèle son avocat Me Dreyfus-Schmidt. Vincent Grimler est à nouveau acquitté.
- Me Jean Gonin, avocat au barreau de Belfort, avocat de Thérèse Grimler, la grand-mère paternelle de Vincent Grimler.
- Dimitri Rahmelow, journaliste correspondant RTL dans le Grand-Est.
- Dr Gilles Simon, pédopsychiatre ayant expertisé Vincent Grimler.
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