Affaire Lydie Logé : pourquoi la disparition de la jeune femme est-elle liée à Michel Fourniret et Monique Olivier ?

Plus de trente ans après, Monique Olivier est passée aux aveux. Selon les informations de RTL, l'ex-femme de Michel Fourniret a avoué, lors d'un interrogatoire en mai 2024, son implication dans l'enlèvement de Lydie Logé, une jeune femme que le tueur en série, décédé en 2021, est soupçonné d'avoir tuée. Celle-ci n'a plus donné signe de vie depuis le 18 décembre 1993 et son corps n'a jamais été retrouvé. 

Toujours selon nos informations, Monique Olivier a précisé les circonstances de sa mort, indiquant que Michel Fourniret avait tenté de violer Lydie Logé, sans y parvenir. Elle a ensuite reconnu le meurtre par étranglement et confirmé la dissimulation du cadavre, à laquelle elle a participé. Déjà en 2019, Michel Fourniret avait indiqué aux enquêteurs que Lydie Logé avait été "témoin" de son "incapacité", avant de mimer la façon dont il avait étranglé cette jeune mère d'un garçon de 7 ans. 

Jeudi 23 janvier, un transport sur les lieux des faits, en présence de Monique Olivier, est prévu, selon Me Corinne Herrmann, l'avocate de la famille de la victime. Auprès de l'AFP, l'avocate fait savoir que la famille attend désormais de Monique Olivier "qu’elle fournisse plus de détails et qu’elle permette de localiser le corps de Lydie". Cela fait plus de trente ans que les proches de la jeune femme sont sans réponse. 

Un cold case qui a plus de trente ans

Samedi 18 décembre 1993, Lydie Logé se rend en voiture à Alençon pour des achats de Noël. En fin d'après-midi, la jeune femme regagne sa maison de Saint-Christophe-le-Jajolet, petit village de l'Orne, puis elle disparaît. 

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À l'intérieur de la maison, aucun désordre, la voiture est garée dehors. Pour Sophie Logé, sa sœur ne peut avoir volontairement abandonné son fils de sept ans, gardé ce week-end là par le père, dont Lydie est séparée. Mais le premier contact avec les enquêteurs est difficile. "Nous avons été à la brigade de gendarmerie à Mortrée. Là, les gendarmes étaient là : 'Oui, mais votre sœur elle est majeure, les femmes sont volages'. Je crois que si j'avais pu, j'aurais filé une paire de claques", avait raconté Sophie Logé à RTL.

Les gendarmes lancent finalement des recherches, quelques amis et collègues sont interrogés, l'ex-compagnon est placé en garde à vue, mais rapidement libéré. Aucun indice, aucune piste. Lydie Logé s'est volatilisée. Des photos sont placardées dans Alençon. Pendant 13 ans, les juges se succèdent, sans résultat.

La piste Michel Fourniret dès 2016

En 2016, date charnière, l'OCRVP, l'Office cold case de la police judiciaire lance une vaste comparaison des ADN inconnus, identifiés dans la funeste camionnette blanche de Michel Fourniret. "L'idée était de demander à toutes les juridictions nationales qui avaient des dossiers non résolus, de comparer les traces qu'ils avaient avec ces éléments-là. Et il y a un match dans le dossier Logé", explique le commissaire Franck Danerolle, patron de l'OCRVP.
 
L'ADN de Lydie logé est retrouvé dans le véhicule de Michel Fourniret. L'incroyable rebondissement sera confirmé par deux contre-expertises. "Je ne vous explique pas le choc émotionnel. C'est l'horreur. On savait qu'elle avait disparu, pas volontairement, mais de là à être tuée par un cinglé", dit Virginie Logé, la deuxième sœur de Lydie. 

On aurait pu tout de suite comparer.

Corinne Herrmann, avocate des sœurs Logé

Placé en garde à vue en 2019, Michel Fourniret fait des quasi aveux à sa manière : "Je ne vois pas qui d'autre que moi a pu lui ôter la vie". L'ogre des Ardennes passait fréquemment dans l'Orne à l'époque de la disparition, mais il décède en 2021. Pour Corinne Herrmann, avocate des sœurs Logé, trop de temps a été perdu : "Lydie Logé était dès 2005 dans la liste des victimes potentielles. Donc on aurait pu tout de suite comparer. Parce que finalement, Michel Fourniret, si on avait repris ça en 2006 2009, il était encore là".

Monique Olivier sur les lieux des faits jeudi

Un transport sur les lieux des faits, en présence de la mise en cause, est prévu jeudi 23 janvier 2025, avec la juge Sabine Khéris, dans l'espoir que la suspecte donne des indications sur le lieu où le corps a été enterré.

Selon informations, plusieurs campagnes de fouilles ont déjà été discrètement menées ces derniers mois, après l'appel à témoins lancé par les sœurs Logé sur RTL en juin 2023.