Affaire Jean-Baptiste Troppmann : le massacreur de Pantin

Le Français Jean-Baptiste Troppmann avait tout juste vingt ans quand il est devenu l'un des plus grands tueurs en série de l'histoire. Huit personnes d'une même famille, le père, la mère, six enfants âgés de deux à seize ans, assassinés à Pantin, en banlieue parisienne, et en Alsace à l'ombre d'un château en ruines

Pas du tout l'œuvre d'un dément, mais celle d'un jeune homme beau parleur, ambitieux et sans scrupules. Au terme d’un plan des plus machiavéliques, il voulait s’emparer de la fortune de la famille et disparaître sans laisser la moindre trace. Sans un drôle concours de circonstances, il aurait sans doute pu signer le crime parfait. 

En cette année 1869, toute la France va se passionner pour cette affaire hors normes, jamais les journaux ne se sont aussi bien vendus. "C'est la première affaire criminelle qui fait la une de la presse et qui sera suivie en direct. Chaque étape va être commentée et publiée dans les journaux", précise Emmanuel Pierrat, avocat au barreau de Paris et invité de L'Heure du crime. 

Il est arrêté lors d'un simple contrôle de police

Jean-Baptiste Troppmann est arrêté lors d'un simple contrôle de police sur le port du Havre. On trouve sur lui de nombreux documents avec le nom de Jean Kinck. Il le désigne comme l’assassin de sa famille, il aurait été aidé par son fils aîné Gustave. Le père a tué sa femme par jalousie, déclare Troppmann. Quelques jours plus tard, le corps du fils aîné est retrouvé. 

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Un peu plus de trois semaines après la découverte des premiers cadavres, Jean-Baptiste Troppmann passe aux aveux. Il a tué tout le monde, y compris le père de famille, Jean Kinck. Il explique alors qu’il n’était pas seul lors des assassinats, qu'il n'était qu'un complice de cette tragédie et que les tueurs sont dans la nature. "La seule façon pour Troppman d'échapper [à la guillotine, ndlr], c'est de complexifier l'affaire, c'est d'accuser d'autres partenaires, des complices", explique Emmanuel Pierrat. 

Au terme d'un procès express, Jean-Baptiste Troppmann est condamné à la peine capitale. Son exécution va rameuter les foules. "On dit qu'il y aurait eu 25.000 personnes autour de l'échafaud. (...) C'est une marée humaine ahurissante et déchaînée. C'est un spectacle totalement démentiel", détaille Emmanuel Pierrat. 

L'invité de l'émission

- Emmanuel Pierrat, avocat au barreau de Paris et auteur du livre Procès de sang publié chez Géo Histoire, son dernier livre L’Affaire Céline – La véritable histoire des manuscrits retrouvés publié aux éditions Ecriture

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