Procès de Cédric Jubillar : qui est Emmanuelle Franck, l'avocate toulousaine qui entend prouver son innocence ?

Femme de caractère et avocate, Maître Emmanuelle Franck se retrouve, à partir de ce lundi 22 septembre à la cour d’assises du Tarn, du " mauvais côté de la barre". Elle va en effet défendre Cédric Jubillar, celui que beaucoup considèrent coupable du meurtre de sa femme, Delphine.

Pendant longtemps, l’avocate toulousaine de 43 ans, à la crinière blonde et bouclée, a pratiqué la danse moderne. Depuis quelques mois, elle s’est mise à la boxe, un sport qui lui permet d’évacuer le stress. 

Car depuis plus de quatre ans, elle vit au rythme de l’affaire Jubillar, tout comme son associé. "Nous nous levons, nous mangeons, nous vivons, nous dormons avec le dossier Cédric Jubillar. Et évidemment, les choses se sont accélérées cet été. Nous sommes dans notre bulle. C’est un peu comme en matière sportive, je crois. On a un peu l’impression avec Alexandre Martin de se préparer à un marathon ces derniers temps", racontait-elle sur LCI.

Un dossier de 27 tomes

Effectivement, la pression sera énorme. Mais Emmanuelle Franck y voit un défi : prouver l’innocence de son client. Maman d’une lycéenne, elle a fait une croix sur ses vacances cet été pour lire, relire et rere-lire les 27 tomes du dossier Jubillar. Il faut imaginer : c’est une bibliothèque entière sur un pan de mur.

Bien sûr, ce n’est pas son premier procès. Prête à la barre du barreau de Toulouse en 2008, elle a déjà été citée dans des affaires médiatisées, notamment en tant qu’avocate d’un homme reconnu coupable d’avoir fourni une arme au terroriste Mohammed Merah.

Très vite, elle a su se faire une place dans le cercle restreint des grands avocats pénalistes. D’abord, parce que les femmes à ce niveau sont rares. Et puis, tandis que certains ténors plus âgés pèsent chaque mot et théâtralisent chaque formule, elle est beaucoup plus spontanée et piquante. Sa ténacité et son sens du détail font d’elle une avocate à la fois crainte et admirée par ses confrères toulousains.

Elle avait pensé être psychiatre

Dès sa deuxième année de droit, Emmanuelle Franck savait qu’elle serait pénaliste. Elle avait hésité avec des études de médecine pour être psychiatre... elle s’est retrouve finalement au cœur du mécanisme humain.

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En février dernier, elle a publié un livre intitulé par une question qu’on lui pose souvent : "Comment pouvez-vous les défendre ?"
"Les monstres n’existent pas", martelait alors l’avocate sur RTL, rappelant qu'il n’y a que des hommes, et tous ont le droit d’être défendus.

"Défendre un criminel, ça n’est jamais défendre le crime, ce n’est jamais excuser le crime, c’est parfois l’expliquer. En tous les cas, ce n’est jamais le justifier, et surtout, défendre le criminel, ce n’est jamais être contre les victimes".

Dans le cabinet qu’elle partage avec son associé, de nombreuses photos de sportifs ornent les murs, notamment celle de Mohammed Ali. La légende de la boxe disait ; "Vole comme un papillon, pique comme une guêpe". Une phrase devenue une devise pour l’avocate.

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17/10/2023 à 06:23 - 01m24s