Affaire Jean-Loup Hahn : l’obsession fatale de l’étudiant en gestion

Jean-Loup Hahn, fils de bonne famille et élève brillant, était promis à un avenir réussi. C'était sans compter sur sa névrose destructrice qui le consumait comme un feu intérieur. Au premier jour de l'été 2005, il va tuer, en plein cours, une étudiante de sa promotion, Julia Bastide, 20 ans. 

Depuis des semaines, il faisait une "fixette" sur la jeune femme. Elle était de plus en plus terrorisée, craignait que tout cela finisse mal, mais, par bonté, elle n'avait pas osé porter plainte. "Cette jeune fille est l'empathie même, elle aurait pu porter plainte. Elle le protège, elle ne le dénonce pas. Elle ne veut pas qu'il ait d'ennuis", explique Christian Panvert, journaliste et invité de L'Heure du crime. 

L'enquête sur ce jeune homme va montrer qu'il n'en était pas à son coup d'essai pour menacer ces femmes qui lui paraissaient inatteignables ou méprisables. Il avait même effrayé la présentatrice de journaux télévisés, Anne-Sophie Lapix. 

Lors de ces années collège et lycée, Jean-Loup Hahn s'en était déjà pris à des jeunes filles, allant jusqu'à les gifler et créant des blogs sur elles.  

Il considère d'une certaine façon que les femmes doivent être à sa disposition

Frédéric Ploquin

Autant de faits qui ne font pas l'objet de poursuites. Ils ne figurent même pas dans son dossier scolaire. Un comportement déroutant, menaçant et violent qui continue lors de ses études supérieures.
"Il a un rapport aux femmes assez particulier. Je pense qu'il considère d'une certaine façon que les femmes doivent être à sa disposition", précise Frédéric Ploquin, grand reporter indépendant et invité de L'Heure du crime. 

L'étudiant explique qu'il n'a jamais eu de petite amie. "C'est le néant" précise-t-il.  Un rapport psychiatrique présente le suspect comme "psychorigide, paranoïaque, qui a un besoin de toute puissance et d'emprise sur autrui". 

"Il y a quelque chose qui se trame en lui qu'il va le pousser vers ces crimes que l'on pourrait qualifier de passionnels. Mais lui, j'ai l'impression qu'il est au-delà de cela, il est dans un univers parallèle", ajoute Frédéric Ploquin. 

Lors de son premier procès, il est condamné à la réclusion criminelle à la perpétuité. Il fait appel. Jean-Loup Hahn est finalement condamné à trente ans de prison et, par décision spéciale, à vingt ans de sûreté. 

Les invités de l'émission

- Frédéric Ploquin, grand reporter indépendant et auteur d'un long article sur cette affaire "Meurtre à la fac", publié dans le nouveau magazine Pulp Non Fiction chez Dark Side éditions. 
- Christian Panvert, journaliste, correspondant RTL pour la région Centre. 

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