Affaire Stéphane Vitel : le mort sans témoin du collège

C'est une mort qui pose beaucoup de questions, celle de Stéphane Vitel, 48 ans, principal d'un collège à Lisieux, en Normandie. Aux premières heures d'un matin de l'été 2023, son corps a été découvert dans l'enceinte de l'établissement. Il était accouru pour vérifier le déclenchement d'une alarme suite à une intrusion.

On l'a retrouvé sur le sol, portant des hématomes, sans que l'on puisse vraiment établir ce qui s'était passé. La justice va enquêter sur ce décès troublant et exclure la piste criminelle pour privilégier une probable mort naturelle.

Cette conclusion laisse dubitatifs les proches du principal, et en premier lieu son épouse. Elle ne croit pas une seconde à un accident, car ce matin-là, il y avait du monde derrière les murs du collège, deux, trois ou quatre intrus. 

Des ecchymoses et une plaie sur le front

Stéphane Vitel était un homme robuste, sportif, plein de vie, travailleur acharné, comment a-t-il pu s'effondrer de cette façon ? Quand la fille puis la mère ont découvert le corps, il portait des ecchymoses et une plaie sur le front. "Ses lunettes étaient très loin de son corps. Il était vraiment étalé sur le dos, les bras en croix, pas la position que j'imagine qu'on a quand on s'effondre sur soi-même", détaille Jeanne Mailhos-Vitel, la femme de Stéphane Vitel et invitée de L'Heure du crime. 

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Les premières constatations des enquêteurs indiquent qu'une porte a été forcée même si rien n'a toutefois été cassé ou volé au sein du collège. Deux élèves avouent avoir pénétré dans l'établissement, mais affirment s'être enfuis après avoir entendu l'alarme. Ils n'ont jamais croisé la route de M. Vitel mais expliquent avoir entendu des bruits dans le collège. 

Quatre mois après la mort de Stéphane Vitel, le procureur de Caen écarte la piste criminelle. Deux jours plus tôt, Jeanne Mailhos-Vitel avait pourtant été reçue par le juge d'instruction. "Il m'a expliqué que malgré tous leurs efforts, ils n'étaient pas parvenus à prouver la présence d'une ou de plusieurs personnes dans le collège. Il ne m'a cependant pas prouvé qu'il n'y avait personne", confie la veuve du principal. 

Jeanne Mailhos-Vitel déplore l'absence de vérifications et la volonté de refermer trop rapidement le dossier. Selon elle, des pistes restent à creuser et des témoignages doivent être repris. L'enquête Stéphane Vitel est toujours ouverte au tribunal de Caen

Les invités de l'émission

- Jeanne Mailhos-Vitel, la femme de Stéphane Vitel. 
- Pierre Bazin, journaliste à RTL.