Pas de preuve, pas de sang, pas d'aveux, ni même de cadavre. Mais une histoire de famille qui vire au drame sordide. Dans le silence d'un huis clos familial, certains secrets ne seront jamais divulgués malgré les efforts acharnés de la fille du couple Wittier, pour faire éclater la vérité.
Le jeudi 19 septembre 2002, Marie-Thérèse Wittier, 72 ans, et sa fille Martine, 41 ans, se présentent au commissariat d'Argenteuil pour y signaler la disparition de Jean Wittier, 73 ans. Le père de famille, toujours à cheval sur les horaires, n'est du genre à ne pas donner de nouvelles.
Souffrant de rhumatismes, sa famille craint qu'il ait eu un accident ou un malaise. Marie-Thérèse Wittier indique ainsi que son époux, retraité d'EDF, a quitté le pavillon familial la veille, vers 9h00 du matin. Réalisant des travaux dans la cave, il est parti à bicyclette pour aller acheter du matériel de bricolage. Pourtant personne ne l'aperçoit.
De toute évidence, la disparition est
le cadet des soucis du commissariat d'Argenteuil. Le dossier est égaré tout
comme la déclaration de disparition inquiétante déposée quatre jours plus
tard. Puis, plus rien. Près de trois
ans après la disparition, Martine s'interroge sur le peu d'investigations effectuées et fait part de ses doutes à
l'égard de son frère Patrick.
Son père reprochait à Patrick son oisiveté et souhaitait qu'il quitte la maison. Il le décrit comme un fainéant, un profiteur qui, à 39 ans, ne travaille pas. Il vivait reclus dans sa chambre, nourri et logé par ses parents.
La mère, Marie-Thérèse, confirme ces tensions : elle raconte que son mari avait posé des cadenas sur les placards, le réfrigérateur, le congélateur pour empêcher son fils de se servir. Il venait se nourrir quand son père était absent et lavait son linge la nuit.
Elle ajoute que Patrick était violent avec elle, lui donnait parfois des gifles et des coups de pieds. Cette violence avait atteint son paroxysme en 2005 lorsqu'il lui fracture le bassin. Pour se protéger, elle entre en maison de retraite. Le dossier est clôturé et l'enquête stoppée.
En 2015, l'enquête est relancée lorsque Marie Thérèse Wittier leur raconte que Patrick n'avait pas manifesté de réaction particulière après la
disparition de son père. Mais il était apparu soulagé par cette absence,
pouvant enfin manger à sa guise et faire ce qu’il voulait. Martine, la fille du disparu est plus explicite, elle tient son frère pour responsable:
Patrick Wittier, est entendu par les autorités pour la première fois depuis le début de l'enquête.
Puis lors d'un interrogatoire, la mère de famille nonagénaire décrit une scène d'une violence extrême. Selon sa version, elle explique que Jean avait menacé son fils de le faire interner. En réaction, son fils l'aurait frappé avec un marteau avant de découper son cadavre. Ses restes auraient été jetés aux ordures. Des faits contestés par l'accusé qui nie avoir tué son père.
Le 22 septembre 2022, le verdict tombe. Patrick Wittier, 59 ans, ressort libre, acquitté par la Cour d'assises. En l'absence de preuve matérielle, les déclarations de la mère ont été jugées imprécises et parfois contradictoires. Clôturant ainsi 20 ans d'enquête, la mort de Jean Wittier restera encore longtemps un mystère.
- Maître Ariane Lachenaud, avocate de
Patrick Wittier.
- Alexandre Marchand, journaliste à l'Agence France Presse.
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