Quinze ans. C'est le nombre d'années qu'il a fallu pour qu'un suspect émerge dans l'affaire Caroline Marcel, cette joggeuse de 45 ans retrouvée morte en 2008, près d'Olivet, en région Centre-Val de Loire. Interpellé, l'homme de 34 ans a été mis en examen et écroué le samedi 20 janvier.
Une avancée majeure pour ce dossier criminel, intégré aux nombreuses autres affaires non élucidées du pôle cold case de Nanterre depuis 2022. Si l'affaire connaît un rebondissement de taille, que sait-on réellement du meurtre de cette femme ?
Le 23 juin 2008, un promeneur arpente un petit chemin qui longe le Loiret. Au loin, l'homme aperçoit une silhouette humaine et alerte les pompiers ainsi que le commissariat local. Aussitôt, les autorités font le lien avec une disparition récemment signalée, celle de Caroline Marcel, directrice adjointe de l'agence du Crédit agricole d'Olivet, mère de famille et propriétaire d'un pavillon dans la commune.
La piste accidentelle est rapidement écartée, le corps de la victime est marqué par traces de strangulations et de coups. Plus troublant encore, le meurtrier s'est ingénié à une sordide mise en scène, en plaçant une racine dans les parties intimes de la victime.
Dans un épisode de L'Heure du Crime dédié à l'affaire, Philippe Guichard, commissaire général à la PJ et l'Office central pour la répression des violences aux personnes, revient sur les difficultés rencontrées lors de la découverte du corps de la victime.
"Il n'y a pas d'éléments matériels qui sont découverts (…) Le corps est retrouvé quand même relativement tardivement par rapport aux faits (…) Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées. Le corps est, en plus de ça, immergé, ce qui n'arrange pas les choses", déclare-t-il au micro de Jean-Alphonse Richard.
C'est devenu un cold case parce que les enquêteurs n'ont pas réussi à prioriser une piste par rapport à une autre
Philippe Guichard
Mauvaise rencontre, prédateur sexuel… Aucun témoin ne permet d'apporter des éléments concrets sur le meurtre de Caroline Marcel. Les fichiers des criminels sexuels sont passés au crible, en vain. L'enquête piétine. Les enquêteurs s'intéressent également à des tueurs de joggeuses, au-delà de la région d'Orléans, sans résultat probant.
Aucune piste n'est écartée. Les policiers se penchent aussi sur l'entourage de la victime. La quadragénaire, très aimée, ne présentait aucun problème avec sa famille.
"L'affaire est empreinte de beaucoup de pistes. Certaines affaires, parfois, il n'y a pas de pistes. Là, c'est plutôt le contraire, il y a beaucoup de pistes potentielles. Alors que choisir parmi ces pistes potentielles ? C'est une vraie énigme. C'est pour ça que c'est devenu un cold case, parce que les enquêteurs n'ont pas réussi à prioriser une piste par rapport à une autre", a poursuivi Philippe Guichard.
Après une multitude de pistes envisagées, le meurtre de Caroline Marcel est-il, à ce jour, en passe d'être élucidé ? À partir d'une empreinte retrouvée sur la clef de voiture de la victime, le pôle cold cases de Nanterre a réussi à remonter jusqu'au suspect interpellé qui, depuis son arrestation, a gardé le silence.
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