3 min de lecture
Des ruines
Crédit : Etienne Baudu
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Mercredi 24 avril 2002, les pompiers de Villiers-Saint-Georges, près de Provins, sont alertés de la découverte d'un homme blessé, dans une petite maison située dans l'enceinte du château-fort de Montaiguillon, à proximité du village de Louan. Là, le corps d'un homme, en jean et pullover, git sur les tomettes. Il est mort, décédé depuis un bon moment déjà. Il était assis et lisait les pages d'un dictionnaire, quand il a reçu une balle en pleine tête, à la tempe droite.
Les proches et les amis de Frédéric Landelle sont stupéfaits. Ce grand gaillard aux cheveux courts, un mètre 82 pour 81 kilos, veillait sur le château depuis six ans. Un bac de dessinateur industriel en poche, il s'y était installé à Monteguillon avec deux copains passionnés de Moyen-Âge. Ils voulaient redonner vie à ce lieu et s'étaient adoubés chevaliers. Ensemble, ils avaient créé l'association "La Geste de Monteguillon" pour organiser des spectacles médiévaux et des reconstitutions.
Mais qui donc pouvait bien en vouloir à ce jeune chevalier ? Les gendarmes distinguent trois pistes : une dispute dans le milieu médiéval, une querelle de voisinage, un accrochage avec des chasseurs. Un garde-chasse, connu pour se plaindre régulièrement de nuisances au château, est entendu, mais très vite écarté de la liste des suspects. L'enquête est au point mort.
Vendredi 2 mai 2014, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Provins est destinataire d'une longue lettre anonyme. Elle a été rédigée le 24 avril, douze ans, jour pour jour après la découverte du corps de Frédéric Landelle. "Cette lettre dénonce un groupe de chasseurs, un trio qui aurait pu commettre soi-disant les faits parce qu'il y aurait eu une dispute entre eux et la victime. Ce qui était décrit paraissait quand même très précis comme si le corbeau avait des renseignements très proches de l'enquête qui avait été effectuée", explique le commandant Daniel Roussette, directeur d'enquête à l'époque.
Mardi 25 mai 2021, deux des trois chasseurs cités dans la lettre anonyme reçue par les enquêteurs sont placés en garde à vue à la gendarmerie de Provins. Le troisième, victime d'une attaque d'hémiplégie, ne peut pas être interrogé. L'un déclare qu'il ne connait pas Frédéric Landelle et n'a jamais mis les pieds au château de Montaiguillon. L’autre reconnait qu'il lui arrive de tirer autour du domaine du château, mais qu'il n'y est jamais entré. Des perquisitions sont effectuées, mais elles se révèlent infructueuses. Les chasseurs ressortent libres de la gendarmerie.
Vendredi 9 juillet 2021, le procureur de Melun souhaite la clôture de l’enquête. "Les vérifications ne nous ont pas permis d'identifier le meurtrier de Landelle Frédéric", écrivent les gendarmes dans un procès-verbal de synthèse. À ce stade, les enquêteurs privilégient la thèse d'une vengeance, conséquence d'un différend dont n'aurait jamais parlé la victime. L'affaire Frédéric Landelle est à ce jour non résolue. Seul un témoignage inédit pourrait désormais la relancer.
- Commandant Daniel Roussette, directeur d'enquête à l'époque.
- Jean-Marc Gillet, ami de Frédéric Landelle.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte