"Au nom de la justice dont je suis le garant, je tiens à vous présenter regrets et excuses devant ce qui restera comme un désastre judiciaire sans précédent". Le 5 novembre 2005, le Président Jacques Chirac adresse une lettre à ceux que l'on appelle les "acquittés d'Outreau". Sur les 17 accusés dans cette affaire de pédocriminalité, seules quatre personnes ont été condamnées à l'issue du procès en appel qui se déroulait la même année. Un véritable "fiasco" qui a profondément marqué la justice française.
Lors du procès en appel, Maître Marc Pantaloni représentait trois enfants. Deux d'entre eux accusaient l'abbé Wiel de violences sexuelles, un autre accusait son père, l'huissier Marécaux. Tous deux furent acquittés en appel, après plusieurs jours d'audience rythmés par les revirements de la principale mise en cause Myriam Badaoui et les rétractations des deux enfants accusant l'abbé Wiel. L'avocat se souvient d'un procès où il put sentir l'influence du pouvoir politique.
Point d'orgue du procès qui se déroulait à Paris : ce que Maître Pantaloni appelle la "mascarade" du procureur Yves Bott. "Depuis le fond de la salle d'audience, il remonte en robe rouge
jusque sur les marches du parquet et il va faire une conférence de presse", se remémore l'avocat dans Les Voix du Crime. "Il s'interpose entre la cour, la présidente, le public et les accusés et
le public. Et là, il fait une conférence de presse en robe pour indiquer que la
justice fait amende honorable".
Des fiascos judiciaires, il y en a eu, et il y en aura
Maître Pantaloni
À ce moment-là, Maître Pantaloni est persuadé qu'il ne s'agit pas du seul fait du procureur. "Lorsqu'on sait que le parquet hiérarchisé, il paraît assez évident que la démarche vient de haut, de plus haut que lui", explique-t-il. "S'agissant du plus du plus haut magistrat du parquet, il est difficilement imaginable que ils s'affranchissent de toutes les règles pour venir faire amende honorable comme il l'a fait."
Un an plus tard, Maître Pantaloni sera amené à témoigner lors de la commission parlementaire d'Outreau, destinée à mettre en lumière les causes des dysfonctionnements de la justice. Car, si treize personnes ont été acquittées, douze enfants ont bien été reconnus victimes. Pour l'avocat, la parole de ces derniers a mal été recueillie dès le départ, ce qui a mené à des rétractations. Au final, tous sont apparus comme des "menteurs". Aujourd'hui, "cela a partiellement changé", veut-il croire. "Je pense qu'on est plus vigilants, et en même temps des fiascos judiciaires, il y en a eu, et il y en aura."
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