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Affaire Clément Méric : une de ses camarades se souvient d'un premier procès "éprouvant"

PODCAST - En septembre 2018 s'ouvre le procès des agresseurs néonazis de Clément Méric, tué à la sortie d'une vente privée cinq ans plus tôt à Paris. Une affaire très médiatique qui a marqué les proches du jeune militant antifasciste.

De gauche à droite : Samuel Dufour à la barre, Esteban Morillo et Alexandre Eyraud lors de leur procès dans l'affaire Clément Méric.

Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

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Marie Zafimehy

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Le 14 septembre 2018, Claire Cosquer se souvient avoir été dans "une très grande tension". En cette période de rentrée, elle ne s'apprête pas seulement à reprendre l'année universitaire. Elle se rend aussi au procès des trois personnes qui hantent sa vie depuis cinq ans : Esteban Morillo, Samuel Dufour et Alexandre Eyraud, accusés d'avoir participé au meurtre de son ami Clément Méric.

Le 5 juin 2013, ces trois militants néonazis ont attaqué le groupe d'antifascistes auquel appartenait le jeune étudiant de Sciences Po à la sortie d'une vente privée à Paris. Dans Les Voix du crime, Claire se souvient du procès comme un moment important dans sa construction personnelle.

"J'ai l'impression qu'on arrive à un moment de potentielle clôture pour moi, d'une séquence qui a duré cinq ans et dont j'attends qu'elle soit clôturée." Aux côtés de ses camarades et de la famille de Clément, elle assiste aux audiences dans la chaleur de la fin d'été.

Dufour et Morillo, quand on les voyait sur les photos, on se disait qu'on n'avait vraiment pas envie de le croiser dans la rue... Et là, ils arrivent et ils ont changé physiquement

Claire, camarade de Clément

Claire voit aussi les agresseurs de Clément pour la première fois. "Ils sont bien déguisés", décrit-elle avec ironie aujourd'hui. "Dufour et Morillo, quand on les voyait sur les photos, on se disait qu'on n'avait vraiment pas envie de le croiser dans la rue. Et là, ils arrivent et ils ont changé physiquement. Leurs cheveux ont poussé, mais pas que. Ils sont aussi moins affûtés, disons. Ils ne sont pas inoffensifs, mais ils font moins peur. Bon, par ailleurs, ils sont habillés de façon à ce qu'on ne voit pas leurs tatouages. Certains tatouages ont été recouverts d'ailleurs."

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Cette apparence inoffensive se mêlent à des prises de parole peu satisfaisantes. "On a été plusieurs, dont notamment le groupe d'anciens camarades d'étude et du syndicat de Clément, à être un peu embêtés par l'impression qu'ils nous laissaient, se souvient Claire. À la fois on les sentait maladroits et peu efficaces dans leurs réponses à la barre. Et en même temps, on voyait bien que c'était aussi une stratégie de leurs avocats de les faire passer comme des idiots influençables et parce que influençables, un peu moins responsables de leurs actes."

On sort de cette salle, et c'est fini, on n'a plus à avoir ces mecs dans notre vie

Claire, une camarade de Clément Méric

Au moment du verdict Claire se remémore un grand soulagement. "Je prends une amie qui est à côté de moi dans les bras et on se dit que maintenant, on sort de cette salle, et c'est fini, on n'a plus à avoir ces mecs dans notre vie en fait." Alexandre Eyraud est acquitté. Esteban Morillo et Samuel Dufour, eux, sont condamnés à la prison ferme. Ils font appel.

Pour autant, Claire ne se voit pas affronter cette nouvelle épreuve. "Le premier avait été très éprouvant, explique-t-elle. C'est aussi un procès où moi, j'ai découvert le phénomène dit du tourisme d'assises, c'est-à-dire des badauds ou des curieux qui se rendent dans des salles d'audience pour assister à des procès particulièrement haut en couleur, je suppose. Et pour moi, ça fait partie de l'expérience assez éprouvante de ce procès qui était tenu dans une certaine tension."

Ajoutée aux prises de parole difficiles des accusés mais aussi du chef de leur organisation néonazie Serge Ayoub, cette expérience des Assises aura suffi à Claire. Aujourd'hui, elle ne milite plus autant qu'avant mais garde un souvenir intact de Clément Méric, "quelqu'un qui avait une vision très poussée et très intéressante, de ce que peut être l'action politique."

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