Quand les amis de Clément Méric ont appris qu’il y avait eu un mort rue Caumartin à Paris ce 5 juin 2013, dans une bagarre entre skin et antifas, ils n’ont pas imaginé une seconde que ça pouvait être lui. Aller taper du facho, pas son genre. "C’était une grande gueule, oui, dit un proche, mais pas un bagarreur. De toute façon, ça n'a jamais été son truc. Déjà, petit, au judo, il se laissait toujours tomber lors des combats".
Un ancien voisin confirme : "Il n'était ni vindicatif ni véhément. Pas du tout quelqu'un qui était prêt à aller au contact, c’était plutôt un penseur." Bref, certainement pas une machine de guerre. Certains ajoutent qu’il n’en avait pas la carrure, silhouette frêle et longiligne surmontée d’un visage de gamin.
Et puis il y a la maladie. Il sortait tout juste d’une leucémie, l’esprit toujours combatif, mais le corps fatigué. Pas un violent, non… Mais "Clément, c'est quelqu'un qui refusait de baisser les yeux, dit un compagnon. Et ce jour-là, il ne les a pas baissés". L'engagement, ça lui était venu très vite. Il y avait de la révolte en lui, un sentiment d'injustice profondément ancré.
Au collège, il défend les mauvais élèves quand il considère qu'une note est injuste. Au lycée, le proviseur se souvient d'un élève courtois et pleinement engagé comme représentant des élèves. "Il était particulièrement éloquent", dit-il, et on sentait en lui l'âme d'un jeune homme capable d'endosser des responsabilités. Sans surprise, la rébellion juvénile devient un engagement militant. Dès l'âge de 15 ans, Clément se rapproche de la Confédération Nationale du Travail (CNT), le syndicat anarchiste.
De plus en plus, il se sent proche du communisme libertaire. C'est ainsi qu'on le retrouve en première ligne contre la réforme des lycées, puis celle des retraites en 2010. Première manif, premières actions coup de poing. Sa voisine d'immeuble se souvient. "Il m'impressionnait par sa volonté de faire bouger les choses. Ce n'était pas un petit jeune en construction qui utilisait l'action Antifa pour prouver sa virilité. Il pensait vraiment que c'était possible d'agir."
En avril 2020, Esteban Murillo et Samuel Dufour, les deux principaux accusés sont condamnés respectivement à 8 et 5 ans d'emprisonnement.
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