Agnès Méric n'est pas prête d'oublier l'attitude du meurtrier de son fils, lors de la reconstitution. "On avait l'impression que c'était quelque chose d'intéressant, d'être là où il était", explique-t-elle. "On avait vraiment l'impression de quelqu'un qui ne mesurait pas qu'on était en train de revivre quelque chose, qui avait abouti à la mort d'un jeune homme de 18 ans."
Les faits. Le 5 juin 2013, Clément Méric, se rend à une vente privée de vêtements à Paris, avec ses camarades de l'AFA, l'Action antifasciste. Tous sortent de l'évènement quand des militants néonazis du groupuscule Troisième Voie, proches des Jeunesse nationalistes révolutionnaires, les interpellent violemment. L'un d'eux, Esteban Morillo, frappe brutalement Clément au visage. Le coup est fatal : le jeune militant décède à l'hôpital, le lendemain. Uniquement trois des militants d'extrême droite, sur sept personnes arrêtées, seront poursuivis.
Pour les proches de Clément, c'est le choc. Puis l'incompréhension s'installe : quelles sont les revendications derrière cet acte criminel ? "Au procès, on a découvert un peu qui ils (les accusés, ndlr) étaient et quels étaient leurs comportements. On était assez affligé de voir quelle était l'inanité de la réflexion politique qui avait animé ces gens et conduit à la mort de Clément. C'est un contraste absolument affligeant pour nous."
On était assez affligé de voir quelle était l'inanité de la réflexion politique qui avait animé ces gens
Agnès Méric, la mère de Clément