Affaire Chevaline : 11 ans plus tard, où en est l'enquête ?

PODCAST - "L'Heure du Crime" revient sur le mystère de Chevaline. Quatre morts dans la montagne de Haute Savoie le 5 septembre 2012. Des dizaines d'hypothèses étudiées, des gardes à vue mais pas de trace de l'homme au pistolet.

Un bouquet de roses est vu à l'endroit où quatre personnes ont été abattues après qu'une femme l'y ait déposé, sur la route de la Combe d'Ire, le 8 septembre 2012, dans le village alpin français de Chevaline.

Crédit : PHILIPPE DESMAZES / AFP

L'INTÉGRALE - L'affaire de Chevaline : jeu de pistes dans la montagne

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L'ENQUÊTE - L'affaire de Chevaline : la piste d'un tueur en série ?

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Le 5 septembre 2012, les secours de Haute-Savoie doivent intervenir en urgence. Un cycliste anglais et un guide de haute montagne affirment que quatre personnes sont mortes dans une voiture garée non loin d’eux.

Trois des victimes sont une famille anglaise d’origine irakienne. La quatrième est un cycliste français n’ayant aucun lien avec la famille. Tous ont été tués par balle. Le criminel est un tireur aguerri. Sur les 21 balles tirées avec le pistolet Luger P06, 17 ont touché leur cible. "C’est une arme suisse mythique et extrêmement précise pour l’époque", explique Brendan Kemmet, journaliste et invité de L'Heure du Crime.

Le frère du père de famille est tout de suite suspecté. À la suite d’une affaire de dispute autour d’un héritage familial, les deux frères étaient en guerre ouverte. Longuement auditionnée, la police anglaise affirme que le frère est innocent dans ce meurtre.

Un meurtre qui n’est pas le premier ?

Plusieurs pistes sont étudiées, le passé houleux de cette famille, la vie intime du cycliste, mais sans résultat probant. Les années s’écoulent, avec pour seul indice le pistolet suisse Luger P06. "Le fait que la famille soit d’origine irakienne a ouvert des portes aux fantasmes, aux espions, aux agents secrets et on peut penser que l’enquête se soit perdue dans cette piste-là", témoigne Brendan Kemmet.

Les gendarmes en charge du dossier Chevaline recensent toutes les affaires criminelles pouvant présenter des similitudes avec le quadruple crime du 5 septembre 2012. Un an avant, un homme a été abattu par une arme de collection suisse, sur une aire d’autoroute. "Il y a dans les deux cas un crime absolument gratuit avec beaucoup de similitude, c’est très troublant", souligne Imen Ghouali, journaliste et invitée de L'Heure du Crime.

Le dossier est transféré aux cold cases

En 2017, un Hollandais fanatique d’armes est placé en garde à vue, mais aucune arme utilisée par ce tireur chevronné ne correspond au matériel employé lors de la tuerie.

Onze ans après la tuerie, les gendarmes continuent inlassablement de recueillir des témoignages et de collecter des détails. En juillet 2022, la procureure d'Annecy a demandé le transfert du dossier au pôle de Nanterre dédié aux affaires non résolues. "L’enquête n’est pas bouclée, elle est tentaculaire, c’est l’une des plus chères en France", conclut Imen Ghouali.

Les invités de "L'Heure du Crime"

- Imen Ghouali, journaliste, réalisatrice, scénariste, co-auteure du livre, Affaire Chevaline – révélations sur un crime parfait, chez Plon (paru le 26 octobre) et co-réalisatrice du documentaire sur Chevaline diffusé sur Canal +.
- Brendan Kemmet, journaliste, spécialiste faits divers, co-auteur du livre et co-auteur du documentaire.

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