"200.000 personnes vivent de la drogue en France" : le patron de la lutte anti-stupéfiants révèle sur RTL les chiffres spectaculaires du trafic

Le 2 octobre dernier, l’un des plus importants narcotrafiquants de France a été arrêté dans les embouteillages à Paris. Le lendemain, deux personnes sont mortes lors d’une fusillade près d’un point de deal à Nice.

Chaque jour, le trafic de drogue fait la une de l’actualité. Au micro de de Marc-Olivier Fogiel, Dimitri Zoulas, chef de l’Office anti-stupéfiants (OFAST), révèle, ce lundi 6 octobre, qu'au moins "200.000 personnes vivent directement de la drogue en France" pour un marché de "7 milliards d'euros". 

"Il faut imaginer une pyramide, précise-t-il, avec un haut du spectre composé d'importateurs qui organisent la logistique internationale pour acheminer la résine et la cocaïne. Ensuite, au milieu, les semi-grossistes et le bas du spectre, la vente sur les points de deal ou de façon dématérialisée par internet". 

Le haut de la pyramide, ce sont des personnes qui se sont associées, souvent depuis l'étranger, ou même depuis le fin fond de leur maison d'arrêt.

Dimitri Zoulas sur RTL

Selon Dimitri Zoulas, "le haut de la pyramide, ce sont des fortunes colossales, des centaines de millions d'euros disséminées sous différentes formes, ce sont des personnes qui se sont associées, souvent depuis l'étranger, ou même depuis le fin fond de leur maison d'arrêt".

"Le bas du spectre, poursuit-il, c'est le 'chouffeur' payé 50 euros par jour pour être assis et regarder. Il y a une échelle de salaires qui fait croire à une partie de la jeunesse qu'on a un avenir économique et financier en travaillant dans ce milieu".

Jamais la production mondiale n'a été aussi forte, elle avoisine 4.000 tonnes. Et jamais la vitesse de circulation et d'acheminement vers l'Europe n'a été aussi intense.

Dimitri Zoulas sur RTL

S'il écarte le terme de "narco-État" pour qualifier la situation de la France face au trafic de drogue, Dimitri Zoulas estime nécessaire d'attaquer "les trois niveaux". 

"La violence, c'est une violence qu'on constate au niveau de ce qu'on appelle, nous, le bas du spectre, dans les territoires de revente, détaille-t-il. Mais cette physionomie-là est expliquée par le ruissellement par le haut de quantités de produits stupéfiants. Il est aussi économique pour lutter contre ce phénomène-là d'interrompre les chaînes d'approvisionnement en amont du territoire national et de cibler les organisations criminelles intermédiaires, celles qui achètent en grande quantité et qui revendent". 

"La drogue dont on parle le plus en ce moment, la cocaïne, est produite en Amérique latine, explique le patron de l'Ofast. Jamais la production mondiale n'a été aussi forte, elle avoisine 4.000 tonnes. Et jamais la vitesse de circulation et d'acheminement vers l'Europe n'a été aussi intense".

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