"On sait qu'on peut se prendre une balle perdue" : la journaliste Siam Spencer raconte sur RTL la violence du quartier des Moulins à Nice

À Nice, le quartier des Moulins est plongé entre peur et colère, deux jours après la fusillade qui a fait deux morts et cinq blessés, dont trois graves. Si les enquêteurs ont pu retrouver le véhicule des auteurs, ces derniers, eux, sont toujours introuvables. Des renforts de CRS ont été déployés sur place pour tenter de rassurer des habitants qui plus que jamais vivent dans la peur.

"C'est un endroit qui attire les jalousies de plusieurs clans de narcotrafiquants et donc on sait qu'il va y avoir des épisodes de violence comme celui-là. Par contre, c'est toujours aussi choquant de savoir que, dans un endroit où on a vécu, où il y a autant de personnes qui vivent et qui ont un quotidien tout à fait normal, il puisse y avoir des morts qui n'ont souvent rien à voir avec la situation", explique Siam Spencer, journaliste d'investigation et auteure de La Laverie.  

Ancienne correspondante de RTL sur la Côte d'Azur, Siam Spencer a vécu dans ce quartier populaire de Nice. "Il y a des moments où c'est un petit peu plus calme et on a presque une sensation de normalité quand on vit aux Moulins. Et d'autres, ça part complètement en vrille et la violence ne fait qu'augmenter. On a des gens qui, depuis plusieurs années, ne veulent plus sortir de chez eux, ne veulent plus traverser le quartier pour amener les enfants à l'école. Et c'est là qu'on peut parler de quartiers qui sont un peu pris en otage parce qu'on ne vit pas normalement", détaille-t-elle.

Un trafic de drogue omniprésent

 Au cœur de cette insécurité : le trafic de drogue, en constante augmentation dans le quartier des Moulins. "Pour le point de deal principal du quartier des Moulins à Nice, c'est 17.000 euros par jour, donc je vous laisse faire le calcul sur l'année. Il y a beaucoup de cannabis, qui est un peu la drogue classique, mais la cocaïne augmente énormément", explique Siam Spencer. 

Une enquête pour "homicides volontaires en bande organisée et tentatives d’homicide volontaire en bande organisée". Elle a été confiée en co-saisine à la police judiciaire des Alpes-Maritimes et la direction zonale de la police nationale des Bouches-du-Rhône.