"Je suis tombé dans un engrenage" : un surveillant pénitentiaire jugé pour avoir fait entrer de la drogue en prison

Un surveillant du centre pénitentiaire de Bois-d'Arcy est soupçonné d'avoir fait entrer de la drogue en prison. Il aurait perçu jusqu'à 2.000 euros par semaine. Il a été entendu mercredi 20 août avec six autres prévenus. Il a déclaré avoir été pris dans une spirale.

Incarcéré à la prison de la Santé dans l'attente de son procès, l'homme de 46 ans est apparu en visioconférence, les yeux rouges, visiblement éprouvé. Il se ronge les ongles lorsque la procureure dit qu'il s'est englué jusqu'au cou dans ce trafic, ne sachant plus comment en sortir. Comme en écho, le surveillant désormais passé du mauvais côté de la détention s'écrit : "Je ne suis pas un trafiquant, je suis tombé dans un engrenage". 

Un engrenage que décrit son avocat, maître Emmanuel Ludot : "On le suit à l'extérieur, on regarde son mode de vie, on voit qu'il vit mal et on lui remet déjà, sans lui demander son avis, une enveloppe dans sa poche. "Ça, ça va t'aider, c'est pour toi, au revoir, à plus tard."

"Il a pris l'argent, il ne fallait pas qu'il le prenne. Il fallait qu'il aille à la police et qu'il dise :"On m'a remis de l'argent." Et à partir de ce moment-là, on est revenu le voir en lui disant "Dis donc, tu te souviens que je t'ai remis une enveloppe il y a 15 jours ? Alors maintenant, tu vas être gentil avec nous." Et là, c'est parti", explique l'avocat au micro de RTL. 

Au procès qui a été renvoyé au 19 septembre, l'avocat va plaider la relax et l'abus de faiblesse de son client fragile, une proie selon lui pour les narcotrafiquants. Le surveillant encourt jusqu'à 10 ans de prison.